Nous nous accordons sur le diagnostic, celui d'inégalités aux conséquences parfois dramatiques dans l'accès aux soins. Le texte qui nous est soumis formule des propositions dynamiques et incitatives intéressantes, qu'il s'agisse de formation, de stages, d'un numerus clausus éventuellement adapté en fonction des situation, de mesures fiscales ou d'organisation de maisons de santé. En revanche, les propositions figurant aux articles 6 à 11 et qui tendent à l'installation obligatoire, pendant les trois premières années d'exercice, dans des territoires sous-dotés ne correspondent pas à notre culture. On n'y parviendra pas sans l'assentiment des médecins, et l'on sait l'opposition de la profession à la coercition. Outre que nous sommes tous attachés au principe de la libre installation, comment s'organisera le turn-over des jeunes médecins ? Cette mobilité artificielle risque de créer de nouveaux déséquilibres, avec une surdotation des campagnes en jeunes médecins au détriment des villes, où, dans certains secteurs, les difficultés sont aussi fortes.