Je remercie tous les intervenants, dont le grand nombre dit la passion que suscite le sujet. Je n'escomptais pas, en présentant ce texte, qu'il serait adopté en bloc, mais prétendre qu'il faudrait tout prendre ou ne rien prendre, c'est refuser le débat. J'appelle donc chacun à la réflexion, et à prendre ses responsabilités.
Monsieur Sebaoun, vous considérez que la coercition ne fonctionne pas, mais ne faudrait-il pas changer de vocable ? L'internat national classant est bel et bien une forme de coercition, puisque la ville où l'on ira n'est pas celle que l'on a déterminée au préalable : elle est fonction de la place obtenue au terme du concours. Personne ne peut le nier. De plus, quand, dans le cadre de l'internat, les jeunes médecins sont envoyés six mois en formation à 180 kilomètres de chez eux, ils n'ont pas le choix, et ils ne disent rien. « Coercition » est donc un terme trop fort et nous devons, tous, prendre garde aux mots dont nous usons.
Vous avez jugé intéressantes certaines des mesures proposées. Vous avez noté qu'en proposant qu'à partir de 2020 tout médecin soit tenu, à l'issue de sa formation et pour trois ans au moins, de s'installer dans une région où la densité de médecin est insuffisante, je laisse à la réforme un peu de temps pour se faire. Vous avez bien voulu reconnaître que c'est avec la profession, et non contre elle, que je propose de conduire cette réforme. J'ai eu plusieurs échanges avec les internes, et je les reverrai parce que c'est avec eux qu'il faut faire évoluer le système en vigueur. Vous avez enfin souligné qu'à l'issue de leur formation initiale, les jeunes médecins font des remplacements pendant sept à huit ans ; ce sont autant d'années de nomadisme, mais personne ne dit mot de la manière dont s'organise leur famille pendant qu'ils exercent à 200 ou à 500 kilomètres. Pourtant, cela provoque des difficultés. Tout cela doit aussi être évoqué ! Pourquoi ce qui serait une contrainte quand on est installé en un lieu ne le serait pas pendant ces années de remplacements nomades ?
M. Door a exprimé sa position avec constance. Je lui rappelle qu'en 2012, le Conseil national de l'ordre des médecins a préconisé la mise en oeuvre « d'une régulation des conditions de premier exercice dans une période quinquennale éventuellement révisable, organisée au niveau régional, en partenariat avec les universités et les ARS ».