Intervention de Jean-Louis Bricout

Séance en hémicycle du 23 novembre 2016 à 15h00
Égalité et citoyenneté — Article 19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bricout :

Cet amendement défend une mesure essentielle, comprise par la jeunesse et indispensable pour son accès à l’emploi. Vous me trouverez insistant, mais qu’importe, je m’accroche à mes convictions.

Cet amendement vise, à titre expérimental, à ce que la jeunesse passe gratuitement et sur le temps scolaire le code de la route. Ce passage, gratuit et destiné à tous, serait organisé dans les lycées, les lycées techniques et les centres de formation d’apprentis. Notre majorité a réalisé un grand nombre d’avancées en matière d’accès au permis de conduire, véritable passeport pour l’emploi, en particulier pour la ruralité : je pense d’abord, en matière de maîtrise des délais, à la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite loi Macron, ainsi qu’au présent texte, qui facilite le financement du permis – nous venons d’en parler.

Cet amendement permet d’aller plus loin encore pour la jeunesse du pays : celle-ci est très attentive à cette mesure d’apprentissage et d’acquisition du code de la route sur le temps scolaire, du fait de son véritable intérêt, tout d’abord au plan pédagogique. Elle permet en effet d’assurer une continuité des apprentissages de la sécurité routière – cela a été rappelé par M. Carpentier –, qui débutent au premier degré et continuent au collège. Cette mesure favoriserait également l’apprentissage des comportements. Souvent, en visitant des entreprises, j’entends les entrepreneurs observer que l’apprentissage du comportement est devenu un savoir de base essentiel au même titre que la lecture, l’écriture et le calcul. Apprendre le code, c’est aussi apprendre à faire l’effort d’apprendre, tant cet apprentissage paraît concret aux yeux des jeunes.

L’école a enfin pour mission d’enseigner un métier. Comment oublier que les jeunes devront un jour se rendre dans leur entreprise ? Nous savons tous que la mobilité est un vrai défi à relever pour la ruralité. Chacun s’y attelle, du reste. De nombreuses actions sont conduites par les maisons de l’emploi, les missions locales, les PLIE – plans locaux pour l’insertion et l’emploi. Je pense aux plates-formes de mobilité et aux auto-écoles solidaires : c’est un véritable enjeu pour la ruralité.

S’agissant de la logistique, il n’existe aucun frein à l’apprentissage du code de la route dans les établissements scolaires puisqu’ils comptent tous des salles informatiques. De plus, cette mesure ne représenterait en rien une atteinte à l’activité des auto-écoles car rien ne leur interdira d’intervenir dans les établissements scolaires. Il serait même possible de chercher des financements dans le secteur des assurances.

Monsieur le ministre, j’insiste sur cette mesure, parce qu’elle est très bien perçue par la jeunesse : j’en ai fait le test. Loin de contrecarrer les avancées déjà réalisées, elle les renforce. En faisant franchir une première étape, cette mesure simple serait une vraie avancée sociale. Son adoption enverrait, en matière d’accès à l’emploi, un message à la jeunesse, qui vaut bien une telle expérimentation.

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