Pourquoi parler, dans cette loi relative à l’égalité et à la citoyenneté, de la restauration collective pour y introduire 40 % de produits provenant d’approvisionnements en circuits courts, répondant à des critères de développement durable, et 20 % provenant de l’agriculture biologique ? Parce qu’il faut dire aux consommateurs qu’ils sont avant tout des citoyens et que manger, choisir la nourriture servie aux enfants, aux jeunes, aux malades, aux personnes résidant en EHPAD – établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes –, est bien un choix responsable, politique et citoyen.
Ce que nous mettons dans nos assiettes a une incidence forte sur l’aménagement de nos territoires, sur les emplois locaux, agricoles et artisanaux, sur notre environnement social et écologique et pour notre santé physique et psychique. Les enjeux sont vitaux pour l’avenir de l’humanité sur la planète et pour la préservation de notre souveraineté alimentaire, que nous avons inscrite dans la loi.
Vous avez bien voulu adopter, en commission spéciale, deux amendements concernant, pour l’un, l’égalité dans les restaurants collectifs, dont nous venons de parler, et l’égal accès de tous les enfants à la cantine et, pour l’autre, la RSE – responsabilité sociale des entreprises – dans les grandes entreprises. Il ne nous reste donc que cet article 47 septies à rétablir. Je rappelle que cet article avait été adopté à l’Assemblée nationale à l’unanimité en janvier dernier lors de l’examen de ma proposition de loi visant à favoriser l’ancrage territorial de l’alimentation. Plus de 200 000 citoyens l’ont demandé en signant une pétition récente d’Agir pour l’environnement.
Au-delà de ces signataires, 76 % des Français sont favorables à une loi relative à la restauration collective publique et à l’accès à des produits frais de saison, préparés localement et dans la préservation des savoir-faire et de nos gastronomies locales. L’objectif est la prise en compte collective, citoyenne, de la préservation des terres nourricières, des sols, de l’eau, de l’agriculture biologique, de l’installation de paysans nombreux, proches des citoyens, pour la production de leur alimentation.
Mon rapport Et si on mangeait local, cité par mon collègue Hervé Pellois, démontre que cet objectif est parfaitement atteignable : nous sommes capables de produire notre alimentation en diminuant l’impact écologique de notre agriculture. Nous pouvons manger bien et manger tous. L’enjeu est d’enclencher un cercle vertueux pour agir sur l’économie des territoires – économie sociale et écologique – et sur les liens sociaux.
Chers collègues, cet amendement est une chance pour notre pays, un engagement pour nos jeunes, pour nos aînés et pour les malades. Je compte sur vous pour montrer à nouveau aux citoyens l’importance de l’action du Parlement national.