Je vous remercie, monsieur le commissaire, d'avoir répondu à l'invitation qui vous a été faite par nos deux commissions. Nous espérons que votre présence illustre la volonté de la Commission européenne, et donc de l'Union, d'être plus lucide, moins naïve et plus réactive en matière de sécurité, car le sentiment général est que les instances européennes ont été incapables d'assurer la sécurité de nos concitoyens. Le contrôle aux frontières extérieures de l'Union connaît des défaillances majeures. La porosité des frontières est patente – des révélations récentes ont démontré que plusieurs dizaines de terroristes se sont introduits sur le territoire des pays membres, notamment dans les flux de migrants. La Commission européenne n'est pas seule en cause : le triste spectacle qu'a donné l'interminable négociation de la directive instituant le PNR, alors même que les attentats se succédaient, a illustré l'absence complète de prise de conscience de la gravité du sujet par la commission LIBÉ du Parlement européen.
Votre nomination est donc importante ; mais comment vos fonctions s'articulent-elles avec celles du coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme ? De quels moyens budgétaires disposez-vous pour Europol, Eurojust et les autres agences européennes concernées, et pour mieux renseigner les systèmes d'information Schengen et Eurodac, très largement défaillants ? Une volonté plus affirmée, une meilleure réactivité et un budget plus étoffé sont nécessaires pour passer d'une coopération balbutiante appuyée sur de pauvres moyens à une coopération adaptée à la menace.
Enfin, le projet de révision de la directive sur les armes à feu suscite l'inquiétude. Il faut, bien entendu, empêcher le trafic d'armes, notamment d'armes de guerre, mais sans se tromper de cible en visant les chasseurs.