Je vous remercie, monsieur le commissaire, pour votre exposé, et j'avoue que c'est un crève-coeur de se retrouver en compagnie d'un commissaire européen britannique après le vote sur le Brexit, qui constitue, à mes yeux, une amputation et un deuil.
Les transports, notamment terrestres, sont vulnérables au terrorisme ; l'UE a consenti depuis de très nombreuses années un effort considérable en faveur de la sûreté des transports aériens. Les aéroports renâclent parfois à ces mesures, car elles ont un coût. Il peut y avoir des accidents comme celui de la Germanwings dû à une défaillance humaine ou des failles dans la lutte contre le terrorisme comme l'attentat contre l'avion d'Egyptair – encore qu'on ne soit pas sûr qu'il s'agisse d'un attentat –, mais le modèle s'avère remarquable. Il y a 140 millions de passagers aériens en France par an et 2,5 milliards dans les transports terrestres ; or il n'existe pas le début d'un commencement d'une réflexion de la Commission européenne sur la sûreté dans les transports terrestres. Vous me répondrez avec raison que les États membres ont un grand rôle à jouer dans ce domaine, et ce n'est pas à l'UE de déployer des dispositifs de sûreté dans chaque tramway urbain. Néanmoins, à l'occasion de l'attentat déjoué par l'héroïsme de ressortissants américains dans le Thalys, on s'est aperçu que des améliorations substantielles étaient nécessaires – au moins dans les trajets internationaux. Il convient également de faire progresser les normes : ainsi, en Angleterre, la traçabilité de la billettique dans les métros est bien supérieure à celle qui existe en France. Pensez-vous que la Commission européenne doive ouvrir ce dossier ? Selon moi, la réponse est positive ; une telle action n'empêcherait pas toutes les attaques dans les transports, mais je m'étonne que les transports terrestres constituent un angle mort de la politique de sûreté de l'UE.