Nous devons trouver le moyen d'exploiter le mieux possible le matériau que constituent les données collectées afin d'y trouver les bonnes lignes d'évaluation, tout en tenant compte des limites et des difficultés méthodologiques auxquelles nous avons été confrontés au cours de nos travaux.
Même si certains spécialistes ont pu émettre des doutes sur le bien-fondé de notre démarche, nous avons tous trouvé un intérêt profond à ce travail conduit avec l'association Regards citoyens, et avons beaucoup appris.
C'est pourquoi nous formulons, à l'attention de l'Assemblée nationale, quelques propositions concrètes.
Nous recommandons, premièrement, que l'Assemblée nationale se dote des outils d'analyse statistique permettant de procéder, de manière un peu plus fine qu'avec un simple tableur Excel, au traitement de données en vue d'identifier des « profils » des contributeurs.
En second lieu, nous préconisons le recours aux outils d'analyse lexicale des réponses formulées pour les questions ouvertes en texte libre. Ces outils d'analyse lexicale existent, et il convient de se les procurer. Ceux que l'association Regards citoyens a utilisés sont des logiciels libres, donc gratuits ; par conséquent ils ne sont pas de nature à grever le budget de l'Assemblée nationale. Bien évidemment, ce type d'analyse ne peut être appliqué qu'aux consultations produisant un volume de texte suffisant.
La proposition sans doute la plus novatrice de toutes celles que nous formulons dans notre rapport réside dans la constitution d'un collectif d'internautes qui serait chargé de dépouiller les contributions en texte libre selon une méthode dite « d'analyse communautaire », inspirée de celle que l'association Regards citoyens et ses partenaires ont mise en oeuvre. Les universitaires que nous avons consultés ont considéré que l'important travail bénévole effectué par 400 internautes sur les mille réponses à notre questionnaire soulevait des interrogations, voire des critiques. Aussi nous revient-il de limiter les critiques et de répondre aux interrogations.
L'analyse communautaire serait de nature à améliorer la qualité du résultat, et nous pourrions la considérer comme proche d'un travail scientifique, compte tenu des limites de l'exercice. Il s'agit de la promouvoir en la rendant la plus véridique et la plus utilisable possible, afin que nos analyses produisent l'évaluation la plus efficace que l'on puisse souhaiter.
À l'intention de l'ensemble du CEC, je dirai qu'il me semble que nous n'avons pas à rougir de ce premier exercice de « consultation citoyenne évaluative ». En effet, les difficultés ont été nombreuses, en raison de la nature même de l'exercice, mais aussi des contraintes de temps. Elles ne doivent toutefois pas nous conduire à poser un regard suspicieux sur ce type de consultations, mais, au contraire, nous aider à libérer les futurs travaux de leur carcan, notamment temporel.
Nous sommes convaincus que ce type d'exercice, s'ajoutant aux autres outils d'évaluation, permettra d'ouvrir des perspectives intéressantes aux futurs travaux d'évaluation du CEC, mais aussi à ceux des commissions permanentes de notre assemblée.