Je souhaite remercier les intervenants : cela faisait longtemps que nous n'avions pas entendu autant d'enthousiasme de conviction ! Il s'agit de sujets semblant convenus depuis toujours, or le moment arrive où il faut dire la vérité.
Après vous avoir entendu, je considère que la continuité écologique des rivières, telle qu'elle a été imaginée depuis fort longtemps, en 2000 avec les premières directives européennes, ensuite avec un certain nombre de lois, fondées sur la parole d'experts, n'a pas été préservée. Et toutes les majorités successives sont impliquées : en démocratie, lorsque c'est le cas, il faut reconnaître que l'on s'est trompé.
On a pensé que la continuité écologique devait à tout prix conduire à la suppression de 16 000 seuils ou barrages. D'après vos dires, qu'il faudra rapidement confirmer par des études complémentaires, la suppression d'un seuil ou d'un barrage revient à supprimer de la biodiversité et des habitats, des capacités de dépollution, sans pour autant apporter d'améliorations physiques.
Vous avez encore souligné que les indicateurs utilisés pour justifier la suppression de ces ouvrages n'étaient pas les bons ; il faudra donc les changer, car une politique fondée sur des données erronées conduit à la catastrophe.
Par ailleurs, au regard des financements devant être mobilisés, il nous revient d'agir rapidement. Monsieur le président, je n'ignore pas qu'il ne nous reste que quelques mois d'activité dans cette législature, mais ne devrions-nous pas réfléchir dès à présent à une évolution — de moyenne ampleur au demeurant — qui trouverait son expression dans des recommandations formulées par notre Commission ou dans une proposition de loi ?
En tout état de cause, cette audition remarquable nous éclaire au sujet de l'avenir des rivières françaises.