Ma région est celle des réservoirs. Jeune, j'ai vu le réservoir Aube se remplir et, un peu plus tard, en tant qu'acteur agricole, j'ai connu la mise en place du réservoir du Der. À l'époque, et cela reste vrai aujourd'hui, l'approche environnementale s'est faite à partir de pratiques standardisées, sans les « sachants » du territoire qui possédaient pourtant la mémoire des lieux au périmètre de ces réservoirs. Aujourd'hui, nous connaissons des problèmes : 140 000 grues cendrées ont été répertoriées sur le lac du Der il y a quelques jours, et les silures sont en nombre dans le réservoir Aube. Je me souviens que le secteur agricole avait demandé que des drainages soient effectués en périphérie afin de mettre en place des bassins de sédimentation et d'éviter le déversement dans la Voire et la Seine. Cela lui a été refusé. Nous en voyons le résultat aujourd'hui. Ces manquements se répercutent sur l'environnement local.
On ne peut pas faire de l'aménagement environnemental, en particulier s'agissant de l'eau, sans les acteurs de terrain, et les agriculteurs sont des partenaires indispensables et positifs, comme M. Cadet l'a noté.