Les préfets n'ont manifestement pas tous reçu la lettre du ministère. L'un d'entre eux a écrit il y a deux mois au propriétaire de moulin que je suis pour lui demander de polluer. La rivière à partir de laquelle je produis du chauffage est à sec pendant quatre mois. On exige donc que je laisse passer une quantité phénoménale d'eau pour des poissons capables de vivre quatre mois sur le sable ! Cela signifie que je dois relâcher 1,5 tonne supplémentaire par an.
Avec 300 litres d'eau par semaine, je rappelle que j'économise 8 tonnes de CO2, ce qui signifie que je protège 24 mètres carrés de banquise. L'hydraulique est un outil vraiment efficace pour réparer la planète : ce n'est pas le moment de supprimer la boîte à outils !
Il faut remettre en question l'article L. 214-17 du code de l'environnement. Le législateur doit dire « stop ! » Aujourd'hui, dans toutes les réunions de concertation, les protagonistes se contentent de brandir une pancarte où est inscrit : « L. 214-17 ». Les poissons, la qualité de l'eau, tout cela ne les intéresse pas. Je ne comprends pas pourquoi les services de l'État font preuve d'un zèle totalement exceptionnel lorsqu'il s'agit des petits ouvrages, alors qu'ils négligent de s'intéresser aux pollueurs puissants, quels qu'ils soient. Vous devez immédiatement changer le cours des choses, parce qu'en voulant rétablir la continuité écologique avec la méthode du « tout ou rien », on va contre l'amélioration de la qualité de l'eau, on agit contre l'amélioration des espèces, et on affaiblit la biodiversité. Il faut donc se remettre autour de la table et reprendre les choses en tenant compte de tout ce que nous venons d'entendre. On y parviendra ; ce n'est même pas compliqué à faire !