L’article 38 vise à améliorer la prise en charge dans la durée des victimes d’actes de terrorisme. C’est une excellente disposition, car les différents attentats, notamment le dernier, à Nice, ont montré que l’on manquait de structures accessibles et gratuites pour assurer une prise en charge adaptée et pérenne de ces victimes.
Je souhaiterais, à l’occasion de cet article, appeler votre attention sur le fait que ce constat vaut en général pour toutes les victimes souffrant d’un psychotraumatisme, au-delà de ceux provoqués par les attentats : je pense aux victimes de violences conjugales, d’agressions sexuelles, de harcèlement, aux mineurs victimes de maltraitance, etc.
Une expérience très intéressante est actuellement menée au centre du psychotrauma de l’Institut de victimologie à Paris, seul centre dédié à cette spécialité. Créé après les attentats de la station de métro Saint-Michel, il organise des psychothérapies dispensées par des psychologues cliniciens dans un maillage pluriprofessionnel et prises en charge par l’assurance maladie.
Nous devrions regarder cette expérience de près, et développer des centres de victimologie, les victimes étant trop souvent obligées de se débrouiller seules, y compris lorsqu’elles s’adressent à des psychothérapeutes libéraux, avec les contraintes financières que cela suppose, notamment au regard des dépassements d’honoraires. Ces personnes peuvent ainsi ne pas être suivies, car les victimes de psychotraumatismes ne relèvent pas d’une prise en charge psychiatrique classique.
Aussi avions-nous déposé, sur ce point, un amendement…