Il me semble que la question du mode d'élection du maire de Paris mérite d'être posée. Ce n'est pas par le biais de la sectorisation que l'on résoudra ce problème de représentativité démocratique. Pour ma part, je préférerais que l'on passe par le suffrage universel. Je proposerai des amendements en ce sens, et on verra bien s'ils seront ou non retenus.
J'en viens au troisième sujet : la police municipale.
C'est un débat que j'avais lancé dès 2001, au moment des attentats aux États-Unis, avec votre prédécesseur, M. Delanoë, qui n'avait pas eu que des mots aimables à mon endroit lorsque j'avais souligné qu'il était impensable qu'en cas d'attentat le maire de Paris puisse dire que la sécurité des Parisiens relève du seul préfet de police. J'ai été membre de la commission d'enquête sur les attentats de 2015. Il y aurait beaucoup à dire, notamment sur les relations entre le service de recherche, assistance, intervention, dissuasion (RAID) et la brigade de recherche et d'intervention (BRI). Pour moi, il est indispensable que le premier garant de la sécurité des Parisiens soit le maire : c'est lui qui détient la légitimité pour cela, au plus près des habitants. Il n'est pas envisageable de faire une demi-réforme comme celle que vous proposez.
Je terminerai par la sectorisation. Je ne comprends pas très bien votre réforme, madame la maire. Une réorganisation administrative, pourquoi pas ? Mais elle ne doit pas toucher aux arrondissements. Il faut conserver leur identité : les Parisiens sont tous attachés émotionnellement à leur arrondissement, si petit soit-il. Vous savez aussi bien que moi que chacun des arrondissements est un regroupement de quartiers à la personnalité propre. Nous appartenons à ces arrondissements comme ils nous appartiennent.
La réorganisation ne doit pas s'apparenter non plus à un « bidouillage » politique, compte tenu du mode d'élection du maire de Paris. Regardez la carte et vous verrez que ce que je dis est exact : la capitale est coupée en deux, avec un Est dominé par la gauche et un Ouest dominé par la droite. Ce n'est pas sain pour l'avenir.