J'ai du mal à comprendre que, alors que l'on dit lutter contre le terrorisme islamiste, l'aéroport de Paris-Orly, qui est notre façade vers l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, ne soit pas couvert par le dispositif que vous avez décrit. Comment expliquez-vous cette curieuse incohérence ? Serait-ce que, privilégiant le « politiquement correct », on s'inquiète d'abord du péril russe ?
Mme la maire nous a indiqué tout à l'heure qu'elle disposerait désormais de 4 000 policiers qui ne formeraient pas une police municipale mais une « police des incivilités ». Les bras m'en tombent. Qu'est-ce donc, en droit, qu'une incivilité ? Les « policiers de l'incivilité » seront-ils chargés de ramasser les crottes de chiens ? Ce sera, si je comprends bien, une police douce, sinon une police « Canada Dry »… En votre qualité de policier, monsieur le préfet, quelle est votre opinion à ce sujet ? Comment cet ersatz de police s'articulera-t-il avec la vraie police, la vôtre ?
Le journal Le Parisien titre aujourd'hui sur la pollution aggravée et le doublement de la circulation qu'a entraînés la paralysie de la voie sur berge rive droite, désormais absolument vide. Cette décision de la maire de Paris et que vous avez validée se traduit, sur les quais qui surplombent la voie Georges Pompidou, par un enfer quotidien. Les gens n'en peuvent plus. Vous êtes responsable des grands axes de circulation de la capitale ; quand signifierez-vous qu'il est temps de faire cesser cette mauvaise blague qui a des conséquences majeures pour les communes d'Île-de-France et qui pourrit la vie de dizaines de milliers de personnes ? L'offre de transports en commun n'ayant pas été renforcée, les gens y souffrent aussi. Cette situation est tout bonnement ingérable. De plus, que se passera-t-il en cas de nouvelle attaque terroriste ? Vous aviez indiqué au Conseil de Paris que les aménagements réalisés sur la voie sur berge seraient réversibles et qu'une voie de circulation resterait ouverte ; est-ce bien le cas ?
Enfin, j'ai interrogé tout à l'heure la maire de Paris sur la gestion du terrorisme ; elle est très satisfaite du dispositif en vigueur et ne veut pas s'en mêler. J'aimerais donc savoir quelles conséquences opérationnelles vous avez tiré, monsieur le préfet de police, des conclusions du rapport parlementaire consacré à la prévention du terrorisme et la lutte contre ce phénomène, et comment vous envisagez la suite de l'opération Sentinelle.