Je remercie tout d’abord l’ensemble des orateurs, dont la plupart ont soutenu la ratification du protocole au traité de l’Atlantique Nord sur l’accession du Monténégro. Ils ont notamment souligné, à la suite de Mme la présidente de la commission, Élizabeth Guigou, et de M. le rapporteur, Pierre-Yves Le Borgn’, l’enjeu géopolitique que constitue l’intégration de ce pays des Balkans qui a mené certaines réformes, même s’il faudra les poursuivre, et l’enjeu de sécurité que constitue cette région pour la sécurité de l’Europe. Ils ont donc bien montré à quel point cette évolution sert l’intérêt de la France. Néanmoins, trois orateurs, MM. Poniatowski, Asensi et Bompard, usant d’arguments parfois distincts et parfois convergents, ont exprimé leur désaccord, ce qui montre qu’il importait d’avoir ce débat. J’essaierai de répondre à certains de ces arguments.
Ces trois orateurs ont notamment avancé que ce nouvel élargissement de l’OTAN constituerait une forme d’alignement sur les États-Unis et poserait donc une question de principe par-delà cette décision particulière. Telle n’est pas la façon dont cette évolution est vécue au sein de l’OTAN. La France a toujours veillé au plein respect de sa souveraineté, même depuis son retour dans le commandement intégré de l’OTAN. Lorsque le Président de la République a décidé, conformément à l’engagement pris pendant sa campagne, de mettre un terme à notre intervention militaire en Afghanistan, nous y avons procédé en toute transparence vis-à-vis de nos alliés de l’OTAN, en particulier des États-Unis.
Cela démontre que la France, qui est un partenaire essentiel au fonctionnement de l’OTAN et dont les officiers exercent d’ailleurs des commandements très importants, se détermine de façon indépendante en fonction de son intérêt national et de l’idée qu’elle se fait de la sécurité collective et non par alignement sur d’autres pays.
Un deuxième argument, miroir du précédent, consiste à présenter l’adhésion du Monténégro à l’OTAN comme une forme de provocation vis-à-vis de la Russie. J’ai d’ailleurs été un peu surpris d’entendre M. Poniatowski redouter à la fois un alignement de la France sur les États-Unis et une provocation vis-à-vis de la Russie !