Intervention de Bertrand Pancher

Réunion du 22 novembre 2016 à 17h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Cela fait une dizaine d'années que j'assiste aux conférences sur le réchauffement climatique, et j'ai pu constater que celle de Marrakech s'était conclue, comme les précédentes, par un communiqué très enthousiaste sur les avancées obtenues. Le problème, c'est qu'il existe un écart grandissant entre l'objectif à atteindre et ce qui est fait réellement – et pendant ce temps, la température ne cesse d'augmenter !

Même si personne ici ne saurait être soupçonné d'avoir une conception à court terme du problème – selon laquelle le réchauffement climatique ne nous empêchera pas de vivre et d'être réélus pendant les quelques années qui nous restent –, force est de constater qu'aucune de nos formations politiques respectives n'est actuellement capable d'imposer la vision d'un nouveau modèle, celui d'une société complètement décarbonée, et surtout des efforts à accomplir pour que cet objectif devienne une réalité.

Pouvez-vous nous dire si vous estimez que nous serons un jour capables de changer de modèle, et le cas échéant par où il faut commencer pour cela ? Les responsables politiques sont clairement dépassés par les demandes formulées en la matière par une société civile qui, si elle a parfois du mal à se faire entendre, trouve tout de même le moyen d'exprimer une préoccupation grandissante. De ce point de vue, les entreprises sont en avance par rapport aux responsables politiques que nous sommes : ayant compris que le modèle actuel ne pourra plus fonctionner très longtemps – les assurances et les fonds de pension ont déjà commencé à faire part aux grands groupes de leurs craintes en la matière –, elles veulent qu'on leur indique quel sera le prochain modèle, et trouvent que les accords politiques visant à le définir ne vont pas assez vite.

Tout le monde s'accorde à considérer que la conférence de Marrakech a abouti à un accord « entre deux », c'est-à-dire un accord visant essentiellement à fixer pour 2018 les modalités d'application de l'accord de Paris. Si une telle démarche n'est pas complètement inutile, on peut toutefois regretter que l'accord conclu ne contienne aucune disposition contraignante.

Par ailleurs, il est évident que les choses ne se feront pas naturellement : si nous ne fixons pas un prix du carbone de plus en plus élevé, si nous n'instaurons pas des formes de contrainte dans nos échanges, nous n'aboutirons à rien. Selon vous, quelle esquisse de modèle de régulation convient-il de retenir ?

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