Intervention de Stéphane Heddesheimer

Réunion du 10 novembre 2016 à 12h00
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Stéphane Heddesheimer, directeur du pôle Europe et Communauté des États indépendants (CEI) du groupe Suez :

Engie conserve une participation de l'ordre de 33 % dans Suez, mais ce sont deux entreprises indépendantes : Engie qui opère dans le domaine de l'énergie, et Suez qui opère dans les métiers de l'environnement proprement dit.

Les métiers de Suez sont essentiellement liés à la gestion de l'eau, que ce soit la réalisation d'installations de traitement de l'eau ou d'épuration des eaux usées, la distribution de cette eau au bénéfice des collectivités locales, ou le traitement de l'eau des industriels. Je pense que l'on aura l'occasion d'y revenir dans la mesure où c'est l'une de nos cibles en Azerbaïdjan.

Nous intervenons aussi dans un autre domaine d'activité, y compris en Azerbaïdjan : la gestion des déchets, qu'ils soient solides ou liquides, dangereux ou banals.

Enfin, nous avons un métier moins important en termes de chiffre d'affaires, mais qui n'en est pas moins stratégique pour nous, notamment dans le cadre des implantations préliminaires : le consulting, que nous réalisons au travers d'une filière qui s'appelle Suez Consulting.

Nous sommes présents sur les cinq continents, dans soixante-dix pays. Nous réalisons un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 15 milliards d'euros, pour un résultat net de l'ordre de 400 millions d'euros. Un peu plus de 80 000 personnes travaillent chez Suez dans le monde entier.

Notre implantation en Azerbaïdjan est relativement ancienne.

Dès 2001, nous avons été amenés à vendre des unités d'ultrafiltration d'eau, donc de production d'eau potable, à la présidence de la République pour équiper un certain nombre de résidences présidentielles ou de ministères. La fourniture d'eau potable en Azerbaïdjan en général et à Bakou en particulier n'était pas, notamment à cette époque, de la qualité requise. Mais cette première prestation n'avait pas donné lieu à une implantation proprement dite dans la mesure où nous fabriquions ces équipements en France avant de les exporter et de les installer.

Un peu plus tard, en 2009, nous sommes intervenus dans le domaine du traitement de l'eau industrielle pour le compte d'un de nos grands clients, BP, qui est l'un des principaux producteurs de pétrole en Azerbaïdjan. Nous lui avons fourni une unité de traitement d'eau – ce que l'on appelle l'eau produite. Lors du processus d'extraction pétrolière, on est obligé de retirer de la poche d'extraction l'eau qui a été injectée pour faire sortir le pétrole ; il faut donc traiter cette eau, polluée, avant de la rejeter dans le milieu naturel. C'est à cette fin que nous avons fourni à BP une unité de traitement d'eau sur le terminal de Sangachal, à 70 kilomètres de Bakou. Nous continuons à assurer, pour le compte de BP, des prestations d'entretien de cette installation de maintenance, ce qui nous amène à employer sur place deux personnes qui contrôlent et maintiennent l'instrumentation de l'installation.

Mais l'implantation de Suez a pris un nouveau tournant, à compter de la visite en Azerbaïdjan du président de la République française en mai 2014. Ce fut pour nous l'occasion de signer un partenariat, un contrat de formation et de transfert de savoir-faire au bénéfice d'Azersu, la société publique d'eau et d'assainissement d'Azerbaïdjan.

Ce contrat avait bien entendu été préparé par de nombreuses études préliminaires, discussions et négociations tout au long des années 2013 et 2014, mais la venue du Président de la République a fourni l'occasion de sa signature et, presque dans la foulée, du démarrage de son exécution.

D'une valeur d'un peu plus de 22 millions d'euros sur cinq ans, ce contrat consiste à assurer la formation et l'assistance technique au bénéfice de la société Azersu. À ce stade, Azersu nous a demandé de concentrer nos efforts sur Bakou, où se trouve l'essentiel de la population, et où les problèmes sont les plus aigus. Nous avons donc mobilisé une équipe de spécialistes en provenance de nos exploitations françaises et internationales pour assurer cette formation et ce transfert de savoir-faire.

Cela reste un contrat de taille intermédiaire portant sur des prestations de services, sans équipements, sans constructions, sans fournitures de matériel de quelque nature que ce soit. Notre équipe permanente comprend quatre expatriés, plus un volontaire international en entreprise (VIE), et une demi-douzaine de personnels locaux. Et en tant que de besoin, nous faisons appel à des ressources du groupe, généralement françaises, parfois espagnoles, pour assurer un transfert de savoir-faire supplémentaire.

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