Intervention de Stéphane Heddesheimer

Réunion du 10 novembre 2016 à 12h00
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Stéphane Heddesheimer, directeur du pôle Europe et Communauté des États indépendants (CEI) du groupe Suez :

Non, cela s'est joué au niveau du président, qui voulait que le niveau de formation des opérateurs d'Azersu s'améliore significativement.

Avec la chute des prix du pétrole, le contexte a beaucoup changé ces deux dernières années. Mais pendant toute la phase où les prix du baril étaient très élevés, les Azerbaïdjanais ont eu la capacité d'investir dans leurs infrastructures, et en particulier dans le domaine de l'eau et de l'assainissement. Mais c'est une chose de pouvoir investir et d'avoir accès à des technologies coûteuses ou performantes, et c'en est une autre de disposer des personnels compétents pour exploiter ces technologies et faire fonctionner les installations.

On rencontre très souvent cette problématique dans les pays émergents. Les institutions financières internationales y financent, au moyen de dons, de prêts ou d'investissements, des usines de traitement d'eau, des stations d'épuration, des réseaux, etc. Or la capacité qu'ont les sociétés gestionnaires à faire fonctionner de façon optimale ces ouvrages est souvent déficiente.

Les autorités en Azerbaïdjan avaient compris qu'il ne fallait pas uniquement investir dans les moyens techniques, dans les installations, les infrastructures et les technologies, mais aussi dans la compétence des personnels qui seraient chargés de les exploiter. Et c'est le sens du contrat passé avec Azersu : renforcer les connaissances et les compétences des opérateurs.

Le gouvernement algérien, qui est l'un des grands partenaires de Suez, s'est basé sur le même raisonnement pour nous demander de prendre en charge un contrat d'assistance technique, un management contract, au bénéfice de la Société des eaux d'Alger : il s'agit d'assurer la distribution de l'eau à Alger, 24 heures sur 24, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent, en investissant, non pas seulement dans des infrastructures, mais également dans les capacités de l'opérateur.

Le contrat avec Azersu a donc été conclu de gré à gré. C'est un mode de passation courant en Azerbaïdjan. En revanche, les contrats de consulting, d'études de faisabilité dans le traitement du déchet, ont été passés dans le cadre de procédures d'appel d'offres auxquelles nous avons répondu avec d'autres. Je ne l'ai pas mentionné, mais nous avons perdu un appel d'offres dans le domaine de la dépollution, et nous en avons remporté un autre. C'est le jeu classique des affaires.

De la même façon, les contrats industriels avec BP et SOCAR ont été conclus sur appels d'offres.

J'en viens à l'exécution des affaires proprement dite. Elle varie, comme souvent, en fonction des clients et de la nature des contrats. Azersu est une administration compliquée…

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