Permettez-moi d’ajouter quelques éléments de réflexion, même si j’admets que nous pouvons avoir des avis divergents.
Pardonnez-moi de personnaliser ce débat, mais il se trouve que je ne pense pas qu’à l’argent, madame Dalloz. Il m’arrive de m’intéresser à d’autres questions, et j’ai aussi une certaine expérience du terrain, car il m’est arrivé d’être parlementaire. J’ai pu observer, sur mon territoire, l’expérience de ceux que l’on a pu appeler les pionniers – vous vous souvenez que nous avons eu un débat sur les pionniers, les tarifs de rachat et les exonérations, et que nous avons réglé ce problème.
Que s’est-il passé ? Les agriculteurs qui ont mis en route des filières de méthanisation ont, la plupart du temps, complémenté avec d’autres produits, qui venaient parfois de déchets alimentaires, de déchets agroalimentaires ou de résidus d’ordures ménagères qui, pour des raisons techniques et biologiques, permettent d’améliorer fortement les rendements par rapport à l’utilisation du seul lisier. Or les gros producteurs de déchets qui, comme par hasard, sont souvent aussi les gros constructeurs d’unités industrielles de méthanisation, les ont asséchés. Et les premiers agriculteurs engagés dans la méthanisation agricole, à qui l’on apportait des déchets gratuitement pour qu’ils les retraitent, se sont vus concurrencés par un certain nombre d’entreprises que vous connaissez bien – je ne citerai pas de noms propres…