Nous vivons actuellement, une fois de plus, un épisode de pic de pollution en Île-de-France. Cette situation est particulièrement préoccupante pour la santé publique puisqu’on y recense de ce fait plus de 6 000 décès prématurés chaque année. Il y a urgence à offrir des alternatives à l’automobile, comme le propose à juste titre le plan de déplacements urbains d’Île-de-France. Celui-ci prévoit que des investissements importants doivent être réalisés dans les transports publics et dans la réalisation d’aménagements cyclables. Si notre Assemblée a voté des ressources conséquentes pour les transports publics, via des financements affectés à la société du Grand Paris et à la région, le vélo, lui, ne profite d’aucun financement dédié. De surcroît, les collectivités franciliennes investissent malheureusement de moins en moins dans la voirie ; les investissements ont reculé de plus de 30 % en trois ans du fait des baisses de dotations de l’État. Nous nous retrouvons devant une situation paradoxale : il y a toujours plus de consensus sur le besoin d’investir pour le vélo alors que les financements risquent de tomber en chute libre.
Nous proposons donc de créer une recette de 60 millions d’euros annuels à affecter aux aménagements cyclables en utilisant un levier fiscal particulièrement vertueux institué il y a deux ans : la mise à contribution des parkings des grandes entreprises de bureaux et des centres commerciaux. L’environnement, la santé publique et les commerces de proximité, victimes du développement des centres commerciaux, auraient tout à y gagner. Monsieur le secrétaire d’État, nous avions été entendus il y a deux ans pour la mise en place de cette contribution modeste mais très efficace qui abonde le financement des transports publics. Cet amendement d’un enjeu financier limité aurait des impacts particulièrement positifs à tous points de vue.