Or la question se posera de manière de plus en plus massive. En effet, le vrai enjeu de la politique énergétique de ce pays est de diminuer la part des énergies fossiles dans les transports. Vous avez fait beaucoup de choses en matière de logement, mais la diminution du recours à l’essence et à d’autres produits dérivés du pétrole dans les transports représente un véritable gisement.
Dès lors, l’incorporation des carburants qui ne sont pas issus des énergies fossiles constituera un sujet de plus en plus récurrent. Tant qu’il s’agit de petites quantités, on se dit que ce n’est pas encore le moment d’en discuter. Pourtant, si l’on veut vraiment massifier ces usages et libérer ce pays de sa dépendance aux énergies fossiles et de tous les problèmes qui en découlent en matière d’indépendance énergétique, de rétrofinancement dans certains pays et, tout simplement, de visibilité à long terme, nous serons obligés d’examiner cette question.
J’entends bien l’objection concernant la traçabilité, mais n’est-ce pas là un faux sujet ? Lorsque l’on incorpore au GPL 8 % de bioGPL, il y a suffisamment d’outils de métrologie en France pour essayer d’assurer une traçabilité. On le fait très bien dans le domaine de l’alimentation, je ne vois pas pourquoi on n’arriverait pas à le faire en matière de politique énergétique.
Je suis tout disposé à participer à une réunion avec des experts. Après tout, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ! Mais je vous le dis : de toute façon, si nous ne menons pas cette bataille cette année, nous nous retrouverons au pied du mur dans deux ou trois ans et nous regretterons alors le temps perdu à dire que ce n’était pas possible.