Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, des témoignages aussi nombreux qu’irréfutables s’accumulent depuis plus de trois ans au sujet des violences et des crimes commis par le pseudo-État islamique, autrement dit Daech, dans sa tentative d’implantation en Syrie et en Irak. Ces violences, exercées principalement à l’encontre de populations civiles, réunissent la plupart des critères figurant dans la Convention de 1948 pour définir le génocide : tueries de masse et autres actes de barbarie visant à éliminer un groupe humain particulier en fonction de critères ethniques, religieux ou raciaux.
Les victimes, chrétiennes, yézidies ou issues d’autres minorités ethniques ou religieuses présentes depuis des temps immémoriaux dans ces régions d’Irak et de Syrie, sont innombrables – hommes, femmes et enfants.
Il faut notamment souligner les violences de tous ordres commises à l’encontre des femmes, des jeunes filles et même des petites filles de ces communautés : viols, avortements forcés et esclavage sexuel, avec la constitution d’un véritable marché, enlèvement d’enfants en vue de les convertir de force et de les enrôler dans les troupes de Daech – autant de faits caractéristiques d’une forme de barbarie médiatiquement mise en scène et revendiquée, qui nous renvoie aux confins les plus sombres de l’Histoire.
La presse du monde entier a rapporté les témoignages de cette vague de folie meurtrière et destructrice à laquelle Daech a donné un écho planétaire via Internet et les réseaux sociaux. C’est ainsi que la communauté internationale a été témoin de la dévastation de sites majeurs du patrimoine mondial, de lieux de cultes, notamment chrétiens, parfois très anciens – certains datant du Ve siècle –, détruits à l’explosif et au bulldozer. L’église de Mossoul, avec son horloge offerte par la France en 1860, a été rasée le 24 avril dernier. De fait, les monuments non musulmans font l’objet d’un anéantissement systématique, comme cela avait été le cas sous le règne des talibans en Afghanistan. Ainsi la cité précieuse de Palmyre, classée pourtant au Patrimoine mondial par l’UNESCO, a été en partie mise à sac depuis deux ans, jusqu’à ce qu’elle soit reprise à Daech. Il y a donc bien là une volonté systématique de destruction de l’héritage culturel des communautés anciennes non musulmanes.
Avec mes collègues Guillaume Chevrollier et Jean-Marie Tétart, je me suis rendu fin avril au Moyen-Orient dans le cadre d’un déplacement organisé par l’association Coordination des chrétiens d’Orient en danger. Hors de tout contexte institutionnel, cette initiative nous a permis de poser un regard non contraint sur la situation des minorités au-devant desquelles nous allions. Malheureusement, nos visites, nos rencontres, nos échanges et nos constatations, en Syrie, en Irak comme au Liban, ont été autant de confirmations des informations publiées dans les médias sur les actes de violence barbare et sur l’inimaginable génocide perpétrés par Daech en ce début de troisième millénaire.
Le 10/12/2016 à 14:04, Laïc1 a dit :
"Ainsi la cité précieuse de Palmyre, classée pourtant au Patrimoine mondial par l’UNESCO, a été en partie mise à sac depuis deux ans, jusqu’à ce qu’elle soit reprise à Daech. "
Reprise par la Russie, merci Poutine. D'ailleurs les troupes de Daech reviennent, elle ne sont plus qu'à 4 kilomètres de l'antique cité, il faut soutenir ceux qui défendent Palmyre, pas les critiquer à tort et à travers.
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