Ainsi, nous poussons à ce que, contre ces crimes de guerre, ces crimes contre l’humanité et ces actes constitutifs d’un génocide, l’Union européenne et ses États membres, notamment la France et le Royaume-Uni en leur qualité de membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, demandent de nouveau une résolution de ce conseil de saisir la Cour pénale internationale de la situation dans les territoires contrôlés par l’EI, afin qu’elle enquête et surtout engage les poursuites pénales qui s’imposent.
N’oublions pas, par ailleurs, qu’en plus de s’en prendre aux hommes, aux femmes, aux enfants, les terroristes s’attaquent aussi à l’Histoire, à la culture et à l’art. Ainsi, le musée de Mossoul, la cité assyrienne de Nemrod, le temple de Bêl à Palmyre ont été saccagés, tant cette organisation veut éradiquer toutes les traces d’un passé dans lequel ont coexisté les civilisations et les grandes religions.
Combattre et éradiquer Daech par le droit ne suffit pas. Il faut aussi continuer à le faire par la force, militairement car l’État islamique continue, par son idéologie, ses méthodes et ses objectifs, d’être d’une dangerosité exceptionnelle aux conséquences gravissimes, à commencer par le drame humanitaire : la conséquence immédiate en est l’afflux historique de réfugiés – plus de 4 millions – fuyant la guerre et les massacres vers les pays limitrophes et jusqu’aux portes de l’Europe. Dans le même temps, l’autre conséquence est l’exportation du terrorisme : depuis sa base arrière en Syrie, Daech nous touche régulièrement en plein coeur ; les événements que nous vivons, depuis 2015, en attestent tragiquement.
Rappelons que, face à cette menace d’abord, à ces attaques ensuite, la France n’a pas tardé à réagir, d’abord en Irak : dès août 2014, en parallèle avec les frappes aériennes américaines menées contre l’EI dans le nord irakien, notre pays a commencé par envoyer de l’aide humanitaire aux réfugiés fuyant l’avancée de l’État islamique et a livré des armes aux forces kurdes et irakiennes, en première ligne dans le combat contre les djihadistes.
Puis, quand, à la demande du gouvernement irakien, dans le cadre des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité des Nations unies, une large coalition internationale s’est formée, la France a pris l’initiative d’organiser à Paris, en septembre 2014, une conférence internationale pour la paix et la sécurité en Irak. Quelques jours après, elle lançait l’opération Chammal. Cette dernière, basée aux Émirats Arabes Unis et en Jordanie, et forte, alors, de 800 militaires et d’un dispositif important, notamment avec plusieurs avions Rafale et Mirage, s’est montrée très active.
En étroite coordination avec nos alliés présents dans la région, elle a permis des avancées significatives dans cette véritable guerre d’usure en fournissant un appui aérien aux forces armées irakiennes et en acquérant du renseignement sur les positions et les mouvements des terroristes.
Cependant Daech a poursuivi ses atrocités et étendu son emprise jusqu’en Syrie. Le Président de la République, chef des armées, a alors décidé, en septembre 2015, l’engagement de nos forces aériennes dans des vols de reconnaissance au-dessus du territoire syrien. Le but était de permettre aux services français de collecter du renseignement sur les centres d’entraînement et de décision de l’État islamique dans l’éventualité de frappes. Ainsi la France a pu, avec l’aval du Parlement, frapper à plusieurs reprises et avec succès des camps d’entraînement de combattants étrangers.
À la suite des attentats meurtriers commis sur notre territoire, cet effort s’est amplifié. Il fut décidé d’accentuer les frappes en visant Raqqa, bastion de l’État islamique puis d’appareiller, dans le Golfe persique, le porte-avions Charles de Gaulle, multipliant ainsi par trois nos capacités d’action. Depuis des chasseurs bombardiers en partent pour appuyer au sol les forces locales qui sont en progression contre les troupes de Daech.
Ainsi les forces irakiennes appuyées par la coalition internationale ont eu raison de l’État islamique dans nombre de ses bastions et l’organisation terroriste cède également du terrain en Syrie. En lrak, en un an et demi, Daech a perdu le contrôle de plusieurs villes telles que Tikrit, Sinjar et Ramadi, et de quasiment la moitié des territoires qu’il contrôlait. Bientôt, nous l’espérons, ce sera Mossoul qui tombera.
Ainsi, nos armées, parmi celles de la coalition internationale, ont montré leurs capacités de mobilisation et leur efficacité dans l’éradication de l’État islamique.
C’est d’abord par la guerre que nous gagnerons la paix et éviterons de nouvelles exactions contre toutes les populations civiles sans exclusive. Et si reconnaissance de génocide il doit y avoir, ce à quoi nous sommes totalement favorables, elle doit concerner toutes les victimes civiles de Daech.