Intervention de Philip Cordery

Séance en hémicycle du 8 décembre 2016 à 9h30
Prise en charge de l'autisme — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilip Cordery :

En 2009, la Fédération Wallonie-Bruxelles est allée plus loin encore en ouvrant la possibilité d’intégrer les enfants à l’école ordinaire, quel que soit leur type de handicap, et ce sans les obliger à passer au préalable par une école spécialisée. Des enseignants spécialement formés pour la prise en charge de ces élèves travaillent en binôme avec l’instituteur de l’école ordinaire et, selon les besoins, les élèves en intégration reçoivent en plus, au sein même de l’école, un soutien en orthophonie, en psychomotricité et une écoute psychologique.

C’est là l’une des formes les plus avancées d’intégration par l’école, pratiquées également au Québec, en Suisse, en Finlande et dans certains États des États-Unis. L’accompagnement est plus pragmatique, moins médical – disons-le clairement – et plus orienté vers une approche éducative et vers l’acquisition des compétences ; s’y ajoute une prise de médicaments particulièrement réglementée et préconisée seulement si les autres interventions ne sont pas efficaces ou le sont trop peu. Le traitement reste un soutien à la prise en charge éducative, et ne vient à aucun moment la remplacer. Dans ce modèle, chaque enfant fait l’objet d’une attention particulière de la part d’une équipe pluridisciplinaire.

En France, il a fallu attendre 2005 et la mise en oeuvre du tout premier Plan Autisme pour voir émerger une telle prise de conscience. Ce plan a notamment permis la création de centres ressources autisme au niveau régional, et un certain nombre de recommandations en matière de dépistage et de diagnostic ont été formulées.

Sur la base de ces premiers éléments encourageants, un deuxième Plan Autisme a vu le jour en 2008 sous l’impulsion de Roselyne Bachelot, alors ministre de la santé, de la jeunesse et des sports. Cette fois, c’est l’orientation des familles et la formation des professionnels qui furent mises en avant. Par ailleurs, une grande campagne de sensibilisation à destination des Français été lancée. L’amélioration de l’accueil en établissement est, quant à elle, encore timide, mais il s’agit là de fondations importantes, sur lesquelles viendra s’appuyer, en 2013, le troisième plan, mis en oeuvre par Marie-Arlette Carlotti, que je salue ici très chaleureusement.

Je veux m’arrêter un instant sur ce plan ambitieux, bâti dans le cadre d’une large concertation, car il me semble avoir opéré un réel changement de paradigme dans l’approche de l’autisme. L’une de ses grandes réussites est, sans aucun doute, la mise en place des unités d’enseignement en école maternelle, avec l’objectif d’accompagner, dès leur plus jeune âge, les enfants atteints de troubles autistiques dans le cadre de l’école. Notre pays fait délibérément le choix du progrès en développant de plus en plus de politiques véritables d’inclusion.

L’avancée majeure de ce plan est la détermination à faire respecter les recommandations de bonne pratique émises en mars 2012 par la Haute Autorité de santé et par l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux – ANESM –, qui font de l’approche éducative, comportementale et développementale la nouvelle norme de l’accompagnement de l’autisme en France.

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