C’est avec une certaine émotion que j’interviens dans ce débat. En 2001, il y a près de seize ans, nous avions voté dans cet hémicycle le principe même de la taxe sur les transactions financières, appelée à l’époque « taxe Tobin ». C’était déjà, à l’Assemblée nationale, une volonté politique que défendait la gauche.
À présent, si les positions des uns et des autres sont connues, un nouvel argument, assez hallucinant, est apparu : il faudrait qu’au nom du Brexit, nous abandonnions toute régulation financière. Il faudrait qu’au nom du Brexit, nous allions dans un sens encore plus libéral, vers l’absence de contrôle, pour permettre aux investisseurs de venir s’installer en France.
Au-delà de l’excellente argumentation développée par Pascal Cherki et Nicolas Sansu, ce dernier ayant rappelé qu’il existait dans le Royaume-Uni une taxe équivalente au taux de 0,5 %, ces arguments ne me paraissent pas fondés, ni s’inscrire dans la même logique que la nôtre.
Et puis, cela aussi a été rappelé, il s’agit d’un engagement du Président de la République. Cet engagement, que je soutiens, vise à faire en sorte que nous luttions avec efficacité contre le réchauffement climatique et que nous augmentions le montant de l’aide au développement. Il me semble que cela devrait être une des priorités de cette majorité. Nous devrions donc aller dans ce sens, en rejetant les amendements de suppression, qui sont soutenus par la droite, et en ne touchant pas à ce que nous avions adopté en première lecture.