L'imbroglio créé par la publication de l'avant-projet de loi sur la famille nous ramène à des questions que nous posons depuis une semaine – sur la conception de la famille, de la filiation, de la parenté – et auxquelles nous n'avons pas obtenu de réponses. Pourtant, celles-ci figurent certainement dans cet avant-projet de loi et nous souhaiterions les connaître pour pouvoir en débattre. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous réclamons la tenue d'états généraux de la famille.
Je vais prendre un exemple : l'éducation, ce pilier affectif qui, je le répète, est, certes le plus important, mais n'est pas le seul. Le problème, c'est que vous confondez parentalité et parenté. La parentalité désigne la capacité à élever, à accompagner, à aimer un enfant, et nul ici ne conteste la possibilité pour chacun d'avoir cette capacité. Et, si elle fait défaut, c'est le devoir de l'État, par subsidiarité, que de retirer les enfants de familles où ils peuvent être battus ou violentés.
La parenté, quant à elle, ne se réduit pas à cette fonction parentale, à cette capacité à élever un enfant. C'est le pilier biologique, corporel. Et pour se convaincre de son existence, il suffit de voir la détresse, la souffrance de ceux qui en sont privés, je veux parler de ceux dont les parents étaient infertiles et qui ne connaissent pas leurs parents biologiques.
Nous voulons débattre de ces sujets, nous voulons aller, avec vous, au fond des choses. Mais vous refusez. Vous faites de l'obstruction depuis une semaine, en passant en force depuis une semaine, comme vous le faites depuis le début de l'examen de ce projet de loi. Madame la ministre de la famille, si vous avez une conception de la famille – et peut-être en avez-vous une, même si votre approche est militante –, débattons-en ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)