Pour ma part, je voudrais saluer une proposition de votre rapport à laquelle j'adhère pleinement, à savoir l'idée qui consisterait à instaurer une loi de finances des collectivités territoriales. Si une seule des mesures que vous proposez devait être appliquée, ce serait assurément celle-là, car nous manquons de débats et de transparence au niveau des territoires, et l'on a l'impression que la répartition des moyens se fait selon des modalités qui demeurent mystérieuses – presque en catimini, serait-on tenté de dire.
La course à la métropolisation que nous connaissons actuellement – la loi sur le statut de Paris va constituer une nouvelle occasion d'accorder le statut de métropole à des villes qui ne l'avaient pas encore – angoisse beaucoup les territoires ruraux, qui craignent d'en sortir encore plus isolés. Selon moi, les villes moyennes seraient également fondées à en concevoir de l'inquiétude. Le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET) a constitué un panel d'une dizaine de villes, bien réparties sur l'ensemble du territoire, pour lesquelles il fait à chaque fois le même constat : toutes ces villes font l'objet d'un phénomène de périurbanisation, presque toutes se dépeuplent, et l'on assiste à un appauvrissement général touchant essentiellement les villes elles-mêmes – les zones périurbaines attirant plutôt des ménages relativement aisés. M. Jean Pisani-Ferry, que nous avons auditionné, nous a indiqué être assez inquiet au sujet de ces villes moyennes, qui jouent un rôle important dans la structuration des territoires ruraux. Quelle est votre position à ce sujet ?