Intervention de Anne-Yvonne Le Dain

Séance en hémicycle du 19 décembre 2016 à 16h00
Adaptation du deuxième cycle de l'enseignement supérieur français au système licence-master-doctorat — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Yvonne Le Dain :

Mme la ministre l’a dit : l’important, pour notre jeunesse, est d’avoir accès à des formations qui sont diplômantes parce qu’elles sont également qualifiantes. Elles doivent être qualifiantes pour le jeune qui reçoit son diplôme dans l’honneur, pertinentes aux yeux des enseignants qui la délivrent et validées par les professionnels qui vont ensuite embaucher ces jeunes.

Depuis une quinzaine d’années, d’autres l’ont souligné, on constate une césure importante entre le M1 et le M2. On a le droit d’entrer en M1 quand on a sa L3, mais le M2 est accessible sur dossier, ce qui a conduit dans les universités à des situations ubuesques. Certains établissements, y compris quand on y enseigne le droit – je pense, par exemple, à Dauphine, à Paris, mais il y en a dans toute la France – ont créé des dispositifs invisibles qui sélectionnent les étudiants, et seuls « ceux qui savent » se fraient un chemin.

Ceux qui savent sont souvent ceux qui sont bien nés, bien installés dans les bons réseaux, et qui pour cette raison auront accès au cursus de leur choix. Mme la ministre le rappelait tout à l’heure : certains en arrivent au point de redoubler un M1 pour pouvoir accéder à un M2 avec de meilleures notes. Il est dramatique d’en arriver là : c’est toute l’ambition du LMD qui se trouve biaisée, cette ambition de mettre la France au niveau du processus de Bologne et d’un système européen puissant, important tant pour les entreprises que pour les étudiants, qui circulent dans toute l’Europe pour obtenir des diplômes qualifiants et reconnus.

Le choix qui est fait dans ce texte, et je voudrais en remercier les sénateurs, lève l’ambiguïté qui persiste en France entre les formations à sélection post-bac – brevets de technicien supérieur, dits BTS, classes préparatoires, voire écoles d’ingénieur, puisque les classes préparatoires y donnent accès – et le système universel, celui de l’université. Le texte dit que l’université est aujourd’hui un système professionnalisant, qui ouvre des portes grâce à des formations de qualité et de haut niveau – autant général que professionnel et technique – dans tous les domaines. C’était important, et je remercie Mme la ministre d’avoir porté avec doigté cette évolution.

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