Vous le voyez, nous pouvons trouver des terrains d’entente ! Dans le cadre de cette proposition de loi et du travail que nous conduisons depuis des mois et qu’il convient de poursuivre, nous avons mis en place des groupes de travail pour penser les licences et les rendre plus professionnalisantes, notamment par le biais de l’alternance. Nous avons ainsi revu un texte pour faire en sorte que la notion de projet professionnel soit davantage abordée et que les étudiants soient pour cela accompagnés en licence.
On ne le redira jamais assez : contrairement à ce qui se passait avant 2002, une simple licence est aujourd’hui loin de garantir un accès au marché du travail. Quel service rendriez-vous donc à ces étudiants à qui vous voulez interdire la poursuite d’études supérieures après la licence alors que, de fait, celle-ci n’est plus le sésame pour accéder au marché du travail ?
Vous ne prenez pas non plus en considération le monde dans lequel nous vivons et l’indispensable préparation de l’avenir. Nous vivons dans une société de plus en plus apprenante ; cela exige de notre nation des efforts pour élever le niveau général de qualification. Dès lors que nous avons l’ambition d’avoir plus d’étudiants qui iront plus loin dans les études supérieures, nous ne pouvons pas nous contenter de suggérer de revenir au système d’il y a quatorze ans, où l’on pouvait empêcher nombre d’entre eux d’aller plus loin. Au contraire, il faut se demander comment accompagner le mieux possible vers la réussite ces étudiants qui sont de plus en plus nombreux à vouloir poursuivre leurs études.
Permettez-moi maintenant de m’adresser à M. Reiss. Ne considérez pas qu’il y aurait avec cette proposition de loi des masters sélectifs et des masters accueillant les publics recalés. Ce n’est pas ainsi qu’il faut voir les choses : c’est s’enfermer et manquer d’ambition. La vérité, je n’ai de cesse de le répéter, c’est que nous n’avons pas trop de diplômés de masters aujourd’hui en France.