Intervention de Frédéric Reiss

Réunion du 14 décembre 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss :

Les attentats de 2015 et 2016 ont laissé dans la mémoire collective des images terribles et indélébiles.

Si j'ai bien compris, les questions auxquelles le programme « 13 novembre » veut répondre sont les suivantes : comment le souvenir traumatique des attentats du 13 novembre 2015 évolue-t-il dans les mémoires individuelles et collectives ? Comment les mémoires individuelles et collectives interagissent-elles dans leur construction et leur reconstruction ?

Dans cette commission, nous nous préoccupons également de tout ce qu'il se passe dans les médias. Votre étude prévoit-elle de compléter les entretiens par une analyse du traitement des événements par les médias, qui a probablement un rôle significatif dans la construction de la mémoire collective ?

Quels sont les survivants ou témoins qui développeront un état de stress post-traumatique durable, et quels sont ceux qui élaboreront des mécanismes de résilience ?

La singularité du projet proposé tient à la diversité des enjeux à relever et à leur imbrication : enjeux épistémologiques, méthodologiques et patrimoniaux.

Vous avez affirmé la transdisciplinarité de vos travaux et mentionné le programme franco-allemand pour comprendre la mémoire collective, en prenant en compte les dynamiques cérébrales de la mémoire.

Vous voulez promouvoir une démarche scientifique dans la contemporanéité de l'événement. Vous avez évoqué votre méthode consistant à procéder par cercles pour les témoins confrontés de près ou de loin à ces événements dramatiques : policiers, témoins directs et indirects. D'où ma deuxième question. Suite aux attentats, les personnes des deux premiers cercles – victimes et habitants de la zone concernée – ont été très sollicitées par les médias, les associations etc. Comment votre étude scientifique a-t-elle été reçue par les personnes ciblées ?

On peut comprendre les conséquences médicales pour les personnes directement confrontées à l'horreur d'un attentat, de même qu'on peut comprendre le stress post-traumatique à des degrés différents. Vous avez évoqué des troubles psychiques sévères pour tous les individus ayant été exposés à des situations traumatisantes. L'étude prévoit-elle de comparer la résilience des personnes suivies par rapport à leur entourage ? Autrement dit, y a-t-il un environnement favorable, ou défavorable, à la résilience ?

Le groupe Les Républicains apprécie cette mise en oeuvre longitudinale sur dix ans de votre programme de recherche. Suite aux événements, notamment de Paris et de Nice, nous avons bien noté la mobilisation du CNRS sur ce sujet.

Je remercie le président Bloche de nous avoir proposé la présentation de cette étude. J'espère, monsieur Peschanski, que vous pourrez apporter des réponses aux questions posées à nos sociétés par cette série d'attentats meurtriers.

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