Je vous remercie pour la présentation de ce projet très ambitieux autour des memory studies. L'écrivain Jorge Semprun a dit que nous devions être l'avenir d'un traumatisme collectif alors qu'il venait d'assister, au camp de Buchenwald, à la mort de Maurice Halbwachs, l'auteur des Cadres sociaux de la mémoire. Votre étude, dont nous nous félicitons qu'elle soit un programme de recherche public, porte sur tous les débats qui ont lieu autour de ce que Johann Michel appelait la gouvernance mémorielle. Quel regard portez-vous, à partir de votre projet, sur cette gouvernance mémorielle ?
Ma deuxième question porte sur les différentes catégories d'acteurs, que l'on appelle en anglais les bystanders. Arrivez-vous à établir une classification plus fine de ces différents types d'acteurs, qui sont touchés de manière très différente par ces événements ?
Ma troisième question s'appuie davantage sur les pays de ma circonscription, en Europe du Nord, où l'on tente aussi de construire des instituts de la mémoire vivante. Je pense notamment à ce qui se fait en Suède, avec le Forum pour l'histoire vivante, créé dans les années 2000 par le Premier ministre de l'époque, Göran Persson. Pensez-vous qu'il soit possible, suite à votre projet, d'institutionnaliser ces cultures mémorielles ?