Intervention de Carine Klein

Réunion du 14 décembre 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Carine Klein, ingénieure de recherche au Centre national de la recherche scientifique, secrétaire générale du programme « 13 novembre » :

Il me semble important d'insister sur le processus concret de montage du projet pour vous permettre d'évaluer toutes ses dimensions. Denis Peschanski et Francis Eustache ont rassemblé de nombreux chercheurs et des personnels administratifs. Je salue Florence Fraisse et Carine Malle, de l'INSERM, qui ont été les toutes premières à constituer le noyau du projet. Une fois les financements reçus, il a fallu passer à la phase de mise en oeuvre. Des discussions entre partenaires ont eu lieu sur les priorités d'affectation de la somme, énorme, de 2 millions d'euros que nous avons reçue.

Ensuite ont commencé les recrutements des premières personnes qui allaient entrer en contact avec les témoins. Ces recrutements étaient décisifs car il s'agissait de dissiper tous les doutes des participants à propos du programme, l'une de nos grandes interrogations étant de savoir comment les victimes allaient recevoir nos demandes. Les intermédiaires recrutés ont contacté de possibles participants par téléphone, par courriel, se sont rendus sur le terrain, dans les casernes, dans les commissariats, dans les hôpitaux, ont tenu des permanences dans des bureaux mis à disposition par la mairie du 11e arrondissement et par l'Institut national d'aide aux victimes et de médiation (INAVEM). Un travail approfondi a été mené sur les réponses à apporter à telle ou telle question d'une victime ou d'une famille endeuillée et à la manière de leur présenter de manière positive le programme, afin de les convaincre de nous accompagner.

Puis, nous avons recruté douze enquêteurs afin de former une équipe stable destinée à mener les entretiens. Avec Denis Peschanski et Francis Eustache, nous nous étions dit dès le début que si nous réussissions à obtenir des financements, nous recruterions en priorité des jeunes, doctorants et post-doctorants, comme une sorte de revanche contre le fait que les terroristes avaient voulu casser la jeunesse et briser les valeurs républicaines. Avec l'équipe du projet, composée de Daniel Da Rocha, Manon Lamoureux et Annabelle Réaubourg, nous nous sommes rendu compte qu'il fallait mixer les profils et nous avons également recruté des chefs d'entreprise et des personnes plus âgées. Ces personnes m'ont souvent dit que ce n'était pas un contrat de travail que nous leur avions proposé, mais une vraie mission, et je suis d'accord avec elles.

Je voudrais également saluer les techniciens spécialisés dans l'image et le son qui se sont mobilisés à l'INA pendant trois mois, les chauffeurs qui ont effectué les navettes pour emmener les participants de la mairie du 11e arrondissement vers l'INA et Bry-sur-Marne, les personnels de l'ECPAD, en particulier Florence Duhot et Patrick Sèbe.

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