La question a déjà été posée à Jean-Marc Ayrault lors d'une commission élargie et le ministre s'est engagé à relire cette circulaire et, le cas échéant, à y apporter les précisions nécessaires. Moi-même, je ne l'ai pas lue. De toute façon, je vais demander au ministre sa réponse et nous vous la communiquerons à toutes et à tous.
Il faut certainement tenir un juste milieu mais il est vrai que ce n'est pas le rôle de nos postes consulaires d'aider à tenir des réunions électorales.
Nous accueillons ce matin le général Clament, directeur des questions régionales à la DGRIS du ministère de la défense, pour une audition consacrée à la situation en Afghanistan. Le Général est accompagné du colonel Millet qui est l'actuel chef du département Asie, Océanie, Amérique latine et Caraïbes de la DGRIS, mais aussi notre ancien attaché de défense près l'ambassade de France à Kaboul, dont il est rentré en août dernier.
A la fin de l'année 2014, la mission combattante de l'OTAN en Afghanistan, la FIAS, s'est achevée, avec le transfert de responsabilité de la sécurité du pays aux forces armées et de sécurité afghanes. Ces opérations avaient duré 13 ans, dont 11 sous le drapeau de l'OTAN, et mobilisé jusqu'à 130 000 soldats en provenance de 51 pays membres et partenaires de l'OTAN. Le but ultime de cet engagement avait été de faire en sorte que l'Afghanistan ne redevienne pas le sanctuaire terroriste qu'il était au début des années 2000.
Tout le monde avait conscience qu'il restait fort à faire pour construire un Etat afghan solide, en mesure d'assurer la sécurité sur son territoire. Une mission de l'OTAN d'un format plus petit, la mission Resolute support, a été maintenue afin de conduire des actions de formation et de conseil auprès des forces afghanes.
Il semble aujourd'hui que ce soutien ne suffise pas à garantir la stabilité du pays, alors que la situation se dégrade sur tous les fronts. L'insurrection taleb ne faiblit pas dans le nord et le sud du pays, et, dans le même temps, une branche de Daech est en train de prendre racine à l'est. Sur les huit premiers mois de l'année 2015, les forces armées et de sécurité afghanes ont perdu 5500 hommes, contre 5000 sur toute l'année 2015.
Dans ce contexte, on peut légitimement se demander si le gouvernement parviendra à mobiliser durablement ses troupes, d'autant que la légitimité du pouvoir est affaiblie par la rivalité persistante entre le Président Ashraf Ghani et le chef du Gouvernement Abdullah Abdullah, qui génère un immobilisme dramatique pour le pays.
En dépit des efforts de la communauté internationale, l'Afghanistan semble donc s'enfoncer inexorablement. L'économie du pays est en chute libre alors qu'il continue de produire 90% de l'opium mondial. Et nous en voyons directement les conséquences en Europe, puisque 213 000 réfugiés Afghans sont arrivés sur notre continent en 2015, ce qui en fait la deuxième nationalité représentée après les Syriens.
Vous nous donnerez donc votre analyse sur l'évolution de la situation sécuritaire, politique, économique et humanitaire de ce pays, en la replaçant dans son contexte régional. Vous nous direz quelles réponses la communauté internationale a apportées pour soutenir les autorités afghanes, et quelles sont les actions à entreprendre prioritairement pour éviter que la situation de ce pays ne devienne totalement hors de contrôle.
Nous serons évidemment intéressés d'avoir votre appréciation sur le rôle joué par la France en Afghanistan. Notre commission avait approuvé il y a quatre ans, en juillet 2012, un traité d'amitié et de coopération avec l'Afghanistan qui devait maintenir sous une autre forme notre soutien à ce pays après le retrait de nos soldats, à la fin 2012. Vous nous ferez donc un état de cette coopération ainsi que des pistes d'amélioration pour les années à venir.
Général, je vous laisse à présent la parole.