Mais revenons-en à notre sujet. Je suis universitaire et je crois pouvoir à ce titre me montrer objectif. J'occupe la chaire de géopolitique de l'université Paris I depuis 1978 et je tiens à préciser que je ne suis pas un spécialiste du Caucase. J'ai beaucoup écrit sur les États-Unis, où j'ai réalisé ma thèse, sur l'Amérique latine, où j'ai été diplomate, et, dans une moindre mesure, sur le continent africain. Bref, rien ne m'autorisait a priori à m'exprimer devant vous sauf que, hasard des circonstances, en 2010, un de mes anciens étudiants, Ali Bongo, dont j'ai dirigé la thèse, aujourd'hui président du Gabon, m'a demandé si je pouvais réfléchir sur les risques géopolitiques éventuellement encourus par son pays. Je m'y suis attelé et, avec ma petite équipe de l'Académie internationale de géopolitique, dans un esprit différent de celui de la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface), dont les analyses me paraissent trop exclusivement économiques, financières, matérielles…