Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission, mesdames les rapporteures, mes chers collègues, trente et un ans plus tard, nous votons une nouvelle loi Montagne, dans le pur esprit de nos prédécesseurs, qui avaient voté un texte qui fait encore référence, tant il était important pour l’ensemble des territoires de montagne, mais aussi pour la République en général, en imposant, de manière exemplaire, la nécessité de reconnaître nos territoires de montagne dans ce qui fait leur originalité.
Il est essentiel de souligner le caractère consensuel de nos travaux et de rappeler le rôle de nos deux rapporteures. Le fait que l’une vienne de la majorité et l’autre de l’opposition était éminemment positif. Comme vous l’avez fort justement dit, monsieur le ministre, dans une République qui a parfois tendance à mettre trop en avant ce qui nous sépare et nous divise, que nous ayons pu nous retrouver tous ensemble autour de ce texte pour faire avancer positivement des questions relatives à la montagne était quelque chose de très important.
Pour essentiel qu’il soit, ce texte ne doit pas masquer le fait que certains problèmes spécifiques à nos territoires n’ont pas été résolus. L’État fait preuve d’une forme de schizophrénie, en allant, avec ce texte, dans la bonne direction, mais d’un autre côté, comme j’ai eu l’occasion de le dire en séance, son comportement va parfois à l’encontre des orientations que nous déterminons ici. Je pense notamment aux services publics. Certaines administrations prennent des décisions de manière totalement déconnectée les unes des autres, sans tenir compte, bien souvent, des spécificités de nos territoires, ni des impacts sur eux. Ici c’est une trésorerie, là une gendarmerie, un peu plus loin c’est une école qui ferme.
Nous devons rappeler également les effets très négatifs sur la montagne de la loi NOTRe, qui a fixé, pour les intercommunalités, des seuils démographiques artificiels, qui ne correspondent pas aux réalités des territoires de montagne.