Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, nous voici donc réunis pour la dernière séance, qui me fait penser à la fois à la veille de Noël, avec tout de même quelques petits cadeaux empoisonnés, et aux Adieux de Haydn, puisque nous ne sommes plus très nombreux et que cette symphonie comporte un message subliminal.
Cet ultime texte de la mandature en matière budgétaire est marqué par la réalisation du plan triennal d’économies pour l’année 2016. C’est un effort considérable, même si l’on nous dit, sans doute à juste titre, qu’il marquera le pas en 2017. Il est évidemment plus facile d’exiger des dépenses quand on a quitté les responsabilités ou qu’on ne les occupe pas encore. Nous avons vu ces jours-ci, avec la dépense militaire, que d’aucuns pouvaient tomber dans ce travers : alors qu’ils ne sont plus en charge, ils exigent maintenant des efforts en dizaines de milliards d’euros par an.
La vérité, vous la savez tous, et, si vous l’avez oubliée, je vais vous la rappeler : les taux d’intérêt vont tôt ou tard augmenter, probablement d’un point au moins en 2017 et d’autant en 2018, voire bien davantage ; nous ne voyons pas comment nous pourrons faire face à l’augmentation des frais financiers qui en découlera, car elle devrait atteindre – sachant que la dette se renouvelle avec une maturité moyenne de sept ans – plusieurs dizaines de milliards d’euros en deux ou trois ans, soit à peu près l’équivalent de nos dépenses militaires.