La mobilisation de la société civile fait espérer une alternative contre laquelle Poutine fait blocage. Ce qui n'est pas sans lien avec la question énergétique, qui n'a selon moi rien d'un fantasme. Le passage du Nord-Ouest est devenu réalité, du fait du réchauffement climatique en Arctique. Pour s'en assurer, il suffit d'observer l'empressement avec lequel les grandes compagnies pétrolières internationales s'y précipitent, ainsi que vers le Groenland. À l'époque de la glasnost gorbatchévienne, j'avais rencontré les représentants du mouvement Ecoglasnost. Evguenia Tchirikova, qui s'est battue contre la destruction de la forêt de Khimki, est devenue l'une des stars des protestations de Moscou. Les questions environnementales, évoquées de manière quelque peu adjacente par M. l'ambassadeur, mais qui sont essentielles – voyez la mer d'Aral –, peuvent-elles contribuer à faire progresser l'exigence démocratique ?
Par ailleurs, l'attitude de la Russie sur la question syrienne ne s'explique-t-elle pas par le refus de se « faire avoir » une seconde fois après l'intervention en Libye ?