On observe clairement une demande plus forte de la part des hommes et des pères de voir les contraintes familiales prises en compte.
Lors de la discussion sur la mise en place de prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu, nous avons soulevé le problème du taux neutre et de la prise en compte du revenu net en cas de changement rapide de situation familiale qui se traduit souvent par une baisse de revenus – je pense également au problème du paiement des pensions.
Quant à la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle, lorsqu'on met en place des règles de saine gestion – des réunions ni trop matinales, ni trop tardives –, tout le monde en bénéficie.
De manière plus générale, avec l'évolution de la cellule familiale, on observe aussi un taux plus élevé de départs en retraite retardés car les foyers recomposés impliquent aussi d'assurer un revenu sur une plus longue durée. Il faut tenir compte dans la gestion des carrières de ce que les temps de vie s'allongent et se complexifient.
Le télétravail peut être un moyen de concilier vie professionnelle et vie familiale à condition que le poste le permette. Les organisations syndicales font valoir que de nombreux métiers ne peuvent pas donner lieu à du télétravail. Nous avons de très beaux exemples de télétravail, mais il ne faut pas négliger que de nombreux travaux ne sont techniquement pas réalisables à distance. Le télétravail ne doit pas être une double peine, en ajoutant au travail à distance l'isolement du salarié. Il ne peut pas non plus être utilisé pour surveiller les enfants en même temps qu'on travaille. Les conditions de la mise en place sont importantes. Cette question se pose aussi pour le droit à la déconnexion. Un autre sujet nous préoccupe : l'immixtion de la vie privée dans la vie professionnelle, qu'il s'agisse des femmes élevant seules leurs enfants ou des aidants. Sur ces sujets, nous essayons d'identifier les pratiques qui sont adaptées aux contraintes de ces publics.