Monsieur le Premier ministre, je ne reviendrai pas sur les circonstances, connues de tous, du drame qui a touché Nice en juillet dernier. L’implication de chacun dans la prise en charge des familles endeuillées a été bien réelle. Pourtant, outre les quatre-vingt-six personnes qui ont perdu la vie, des centaines de familles peuvent être considérées comme victimes de cet attentat, celles des blessés bien sûr mais aussi tous ceux qui ont subi un dommage psychologique. S’agissant des victimes de dommages corporels, les critères d’indemnisation ont été clairement établis et sont incontestables. Pourquoi des provisions n’ont-elles pas été accordées en urgence ? J’ai rencontré une Niçoise profondément traumatisée par ce qu’elle a vécu, en sus des dommages physiques subis. Heureusement, le centre communal d’action sociale de la ville de Nice a pallié les manques de l’État en lui accordant une aide pour subvenir à ses besoins immédiats.
Mais qu’attendez-vous, monsieur le Premier ministre, pour définir un statut de victime psycho-traumatique permettant d’envisager enfin une indemnisation ? Tous les intervenants, associations de victimes comme structures publiques, attendent une telle définition qui permettrait à ceux qui souffrent d’entreprendre une reconstruction personnelle. Vous conviendrez que les 8,5 millions d’euros versés à ce jour, selon vos propres chiffres, sont dérisoires en regard des 400 millions d’euros annoncés et nécessaires ! Que dire aux personnes blessées dans leur chair comme dans leur âme ? Que le Gouvernement a encore besoin de temps ? Par-delà toute considération partisane, ma question est double : quand disposerons-nous enfin d’une définition précise du statut de victime psycho-traumatique ? Comment garantir une indemnisation individualisée, dans les plus brefs délais, du préjudice subi par toutes les victimes…