Intervention de Yannick Moreau

Séance en hémicycle du 10 janvier 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Avenir des chantiers de l'atlantique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Moreau :

Ma question s’adresse au Premier ministre, en espérant une réponse qui ne soit pas, pour une fois, contredite dans les prochaines heures par les déclarations castristes d’une ministre.

Monsieur le Premier ministre, en cinq ans, l’ouest de la France aura concentré cinq années d’échec. L’Ouest sera devenu le laboratoire et le théâtre de vos renoncements.

Je ne reviendrai ni sur le lamentable dossier de Notre-Dame-des-Landes, ni sur les assauts répétés contre le centre-ville de Nantes, ni sur l’abandon des promesses de l’État concernant l’autoroute A 831. Le candidat du « Moi, je » aura été le président du « C’est pas ma faute ».

Ma question concerne aujourd’hui l’avenir des Chantiers de l’Atlantique. STX France emploie 2 600 salariés, 5 000 sous-traitants. C’est un leader mondial de la construction de grands navires de croisière ou militaires, comme le Mistral, lui aussi victime des reniements présidentiels. Les salariés de ce fleuron industriel naval français, racheté par un constructeur italien lié à un géant chinois de la construction navale, sont aujourd’hui en proie aux doutes.

Monsieur le Premier ministre, comment expliquer qu’une seule offre ait été reçue par le tribunal de Séoul ? Pourquoi aucune proposition alternative n’a été suscitée, ou promue, par l’État français ? Le Gouvernement aurait-il abandonné la construction navale française ? Après Florange, STX ne veut pas être une nouvelle victime de l’absence de politique industrielle de la France.

Vos moyens d’agir étaient pourtant nombreux, avec par exemple le décret Villepin sur la protection des entreprises stratégiques, la mobilisation du Fonds stratégique d’investissement ou encore la création de zones de franchises de charges sociales.

Comment éviter que l’Italien ne revende demain des parts de STX à un tiers, ou qu’il lui impose des transferts de technologies à l’extérieur ? À quatre mois de la fin de votre mandat, votre rôle, monsieur le Premier ministre, n’est pas d’être spectateur, mais d’être à la passerelle, à la manoeuvre, acteur de la réindustrialisation de la France.

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