Madame la ministre, depuis l’arrivée de votre majorité au pouvoir, le nombre de démissions de professeurs a significativement augmenté – depuis 2012 : le phénomène est daté. Comme l’a dit Xavier Breton, il a doublé dans le secondaire et triplé en primaire, ainsi que l’a révélé un récent rapport sénatorial
À cela vous répondez, madame la ministre, que rapporté au nombre total d’enseignants, ce serait peu. Cet argument mésestime ce qu’on appelle un signal faible, qui est pourtant bien révélateur d’un malaise croissant depuis 2012. Certains avancent que ce serait lié au recrutement massif de 60 000 postes, masse dans laquelle il y aurait une part de perte naturelle, si j’ose dire. Cet argument ne manque pas de saveur quand on songe que ce recrutement massif et peu regardant souvent sur le niveau, contrairement à vos affirmations, madame la ministre, serait la source de problèmes qu’il était censé résoudre !
Le plus sage serait d’écouter ce que disent les enseignants eux-mêmes et qui interpellent directement votre responsabilité. En cause : l’année de stage dont vous nous avez expliqué pendant cinq ans qu’elle allait résoudre tous les problèmes ; des réformes inconséquentes et inutiles, comme les rythmes scolaires ou la réforme du collège, massivement rejetées par les enseignants…