Madame la ministre, il y a quelques semaines, cinq chefs d’entreprise ont démissionné du Conseil national éducation-économie, où ils siégeaient en tant que personnalités qualifiées. Les entreprises qu’ils représentaient ne sont pas des moindres, puisqu’il s’agit de Schneider Electric, Vinci, BNP Paribas, Manpower France et de l’Institut de l’entreprise.
Le Conseil national éducation-économie est, vous le savez, une instance qui a pour mission de rapprocher l’école de l’entreprise. Les dirigeants concernés mentionnent deux motifs pour justifier leur décision.
Il y a d’abord une incompréhension face aux allégements des programmes d’économie en classe de seconde. Vous avez en effet décidé, madame la ministre, que les élèves n’étudieraient plus que quatre chapitres obligatoires, au lieu de cinq. Plus précisément, vous avez supprimé celui qui portait sur la façon dont se forment les prix sur un marché, que vous avez considéré comme facultatif. Le Conseil national éducation-économie n’avait pas été consulté sur le sujet. Il y a, là encore, un écart entre ce que vous dites et ce que vous faites. Alors que l’entreprise devrait être au coeur de l’enseignement de l’économie, vous faites tout le contraire.
La deuxième raison de cette démission est la fin de non-recevoir que vous avez opposée à une demande de mise à disposition de moyens pour réaliser un rapport sur l’apprentissage, ce qui est encore plus grave. Pour ces chefs d’entreprise, la relance de l’apprentissage est un enjeu crucial. Or, vous n’avez cessé, depuis cinq ans, de déstabiliser cette voie d’excellence, avec la division par deux du crédit d’impôt apprentissage, la suppression de l’indemnité compensatrice forfaitaire et l’impossibilité pour les jeunes de moins de quinze ans de devenir apprentis, même s’ils sont déjà titulaires du brevet des collèges.
Le fossé ne cesse de se creuser entre les entreprises et l’éducation nationale sur cette question de l’apprentissage. Madame la ministre, quelles mesures comptez-vous donc prendre pour développer et relancer l’apprentissage, dont on sait qu’il permet une excellente insertion des jeunes ? Jusqu’à présent en effet, et cela depuis cinq ans, votre majorité ne l’a hélas pas compris.
Le 12/01/2017 à 04:59, Laïc1 a dit :
"Plus précisément, vous avez supprimé celui qui portait sur la façon dont se forment les prix sur un marché, que vous avez considéré comme facultatif."
C'est pourtant le centre de l'économie. Il ne fallait sans doute pas dire que les lobbies, en empêchant la libre concurrence par leur action sur les pouvoirs publics, sont en situation de monopole, et fixent donc les prix qu'ils veulent, en dehors de la traditionnelle loi de l'offre et de la demande, complètement dépassée en la matière.
Le 12/01/2017 à 04:53, Laïc1 a dit :
"Madame la ministre, il y a quelques semaines, cinq chefs d’entreprise ont démissionné du Conseil national éducation-économie, où ils siégeaient en tant que personnalités qualifiées. Les entreprises qu’ils représentaient ne sont pas des moindres, puisqu’il s’agit de Schneider Electric, Vinci, BNP Paribas, Manpower France et de l’Institut de l’entreprise."
Les lobbies ont enfin trouvé une porte d'entrée pour accéder l'école de la République ? Très bien, on va pouvoir enseigner de manière plus pratique aux élèves l'art de corrompre la classe politique pour des motifs économiques privés peu avouables. Et comment également la démocratie doit s'effacer devant la pression des lobbies.
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