Intervention de Virginie Duby-Muller

Séance en hémicycle du 10 janvier 2017 à 21h30
Questions sur la politique en matière d'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVirginie Duby-Muller :

Rappelez-vous : votre prédécesseur, Vincent Peillon, avait refusé de traiter cette question en 2014, repoussant à 2017 le règlement d’une situation pourtant urgente et sensible. C’était bien commode, alors que les difficultés scolaires et sociales ne s’arrêtent pas à la fin de la troisième.

Aujourd’hui, en 2017, la situation est au point mort. Les enseignants et les élèves de ces lycées ont dû descendre dans la rue pour déplorer l’inaction du Gouvernement et dénoncer le manque global de moyens. Ils craignent de perdre à terme leur label « éducation prioritaire » et réclament avec réalisme des moyens pérennes, des effectifs de classe réduits, des cours en demi-groupes, des aides aux devoirs, des compensations légitimes pour les personnels et la consolidation des microlycées et des options proposées.

Madame le ministre, il y a dans notre système éducatif trop d’inégalités, que vos réformes ne font qu’aggraver. C’est malheureusement aussi le cas dans l’enseignement des langues étrangères. Vous avez ainsi, dans votre très controversée réforme des collèges, supprimé en partie les classes bilangues au nom d’une prétendue égalité des enseignements. Or, sur nos territoires, l’égalité n’existe plus. Ainsi, en Haute-Savoie, dans un pays pourtant frontalier de la Suisse et où l’apprentissage de l’allemand est un atout, le nombre de classes bilangues a été divisé par deux. Les académies de Poitiers, Grenoble, Rouen et Lyon en perdent respectivement de 70 % à 75 % ; 65 % des sections sont supprimées à Lyon, contre 10 % à Marseille. Pourtant, à Paris, vous maintenez 100 % de ces classes.

Comment peut-on parler d’égalité ? Sur le terrain, je vous l’assure, la promesse d’un renforcement de l’égalité dans le parcours scolaire est loin d’être une évidence. Où est donc, madame le ministre, l’égalité pour les élèves et les professeurs, quand nous constatons les importantes disparités territoriales créées par vos réformes et par des oublis injustifiables ?

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