Madame la ministre, l’été dernier, le Conseil national d’évaluation du système scolaire – CNESCO – a publié d’intéressantes préconisations pour améliorer l’orientation, les formations et l’insertion des jeunes de l’enseignement professionnel. Tant que la France ne saura pas redonner ses lettres de noblesse au « travail de la main », nous ne pourrons pas offrir de meilleures perspectives d’avenir à notre jeunesse. C’est d’ailleurs un des objectifs que je me suis fixé en participant régulièrement aux travaux du CNESCO.
L’enseignement professionnel est un élément central de notre système éducatif, puisqu’en plus d’être à la croisée de l’éducation, du marché du travail, de l’économie et du social, il accueille un tiers des élèves du second cycle de l’enseignement secondaire. Il en résulte aujourd’hui un enseignement professionnel éclaté entre, d’un côté, quelques réussites ponctuelles associant des formations de qualité et une insertion rapide dans le marché du travail et, de l’autre, de graves dysfonctionnements affectant le destin des jeunes parmi les plus fragiles de notre pays.
Pour faire face aux nombreux défis qui l’attendent ces prochaines années, la responsabilité de l’enseignement professionnel ne doit-elle pas être confiée aux régions ? Cela garantirait une plus grande cohérence entre les lieux de formation et les bassins d’emploi. Les régions, aujourd’hui compétentes en matière d’apprentissage et de formation pour adultes, sont probablement plus qualifiées que les rectorats pour adapter rapidement le système de formation aux débouchés professionnels et mieux préparer les jeunes à s’insérer dans la vie active.
Par ailleurs, la gestion de l’enseignement professionnel par une seule entité permettrait de clarifier les débouchés, d’intensifier la sensibilisation et, au final, de contrer le manque d’attractivité injustifié dont souffrent les filières professionnelles auprès des familles et des élèves.
Madame la ministre, comment développer l’enseignement professionnel et l’apprentissage dans notre pays ?