Madame la ministre, je souhaitais également aborder la question du protocole d’accord que vous avez signé lors de votre déplacement en Nouvelle-Calédonie, le 26 octobre dernier, aux termes duquel l’État s’engage à accompagner la Nouvelle-Calédonie dans la mise en place de son projet éducatif qui doit permettre à l’école calédonienne de devenir le creuset du destin commun de notre pays.
Ce protocole d’accord contient un certain nombre de dispositions qui sont en train d’être mises en place. Je pense notamment à l’assistance qui nous est apportée pour la rédaction du code de l’éducation, mais également aux garanties qui nous ont été offertes pour que la correction locale du baccalauréat, du moins des 25 % de copies qui ne sont pas encore corrigées localement, bénéficie des garanties d’anonymat requises, s’agissant des matières à petit flux, et du timbre d’une académie métropolitaine, ce qui est important pour les jeunes Calédoniens qui font leurs études en France métropolitaine.
Pour autant, d’autres dispositions semblent soulever d’importantes difficultés de mise en oeuvre. Elles tiennent aux moyens devant être alloués à la Nouvelle-Calédonie pour lui permettre de mettre en place quatre nouveaux BTS, dont le premier à la rentrée 2017, mais aussi aux moyens humains et financiers nécessaires pour que les deux lycées dont la construction a été assumée par l’État – le lycée du Mont-Dore et celui de Pouembout – puissent fonctionner dans des conditions satisfaisantes.
À ce titre, je suis très inquiet car 7 900 heures d’accompagnement éducatif devaient être allouées dont nous ne voyons pas trace aujourd’hui. Or, comme chacun le sait, en Nouvelle-Calédonie, 27 % des élèves qui arrivent en sixième ont une année de retard. Cet accompagnement éducatif est donc essentiel pour notre pays.
De la même manière, madame la ministre, nous avons des inquiétudes concernant l’antenne de l’université dans la Province Nord. Des crédits d’investissement ont été débloqués, mais les moyens en fonctionnement sont incertains. Or vous savez à quel point cette antenne est importante pour notre pays en général et pour la Province Nord en particulier.
De la même manière, la politique de site qui a été initiée par l’université de la Nouvelle-Calédonie est digne d’être saluée – elle est probablement la plus avancée de tous les outre-mer. Vous avez, madame la ministre, eu les yeux de Chimène pour un territoire voisin et ami… Nous aurions aimé que vous les portiez également sur nous !
Ma question est donc la suivante : l’État apportera-t-il, à la rentrée 2017, les moyens nécessaires à la mise en oeuvre du projet éducatif, et notamment à l’ouverture des deux lycées ? L’université bénéficiera-t-elle d’une attention bienveillante afin que son antenne en Province Nord puisse fonctionner dans les meilleures conditions ?