Vous évoquez, monsieur le député, la situation globale de la filière nucléaire dans notre pays. Il était temps, en effet, que l’État se préoccupe d’une situation difficile caractérisée par des relations entre Areva et EDF que chacun sait complexes. Tous ceux qui comme moi sont issus de territoires où cette réalité constitue le quotidien de notre activité économique le savent. Le choix du Gouvernement consiste à restructurer cette filière en désignant un chef de file, EDF, et en organisant une vraie coopération entre Areva et EDF. Comme vous le savez, Areva connaît depuis dix ans une baisse assez significative de son chiffre d’affaires et de sa rentabilité qui découle à la fois de la gestion complexe de certains projets que nous venons de mentionner, d’investissements que je pourrais qualifier de hasardeux – je pense bien évidemment à Uramin – et d’une crise économique aggravée par l’accident de Fukushima.
Un premier plan de redressement a été arrêté en 2011, mais il n’a pas suffi. Il a donc fallu reprendre l’organisation de l’entreprise dans son ensemble. La gouvernance a été revue et un conseil d’administration a été mis en place, ce qui renforce la transparence. La nouvelle direction d’Areva, installée fin 2014, a engagé un dialogue stratégique avec EDF. Sur cette base, nous avons organisé la filière comme je l’ai indiqué et pris nos responsabilités en engageant l’État dans la recapitalisation d’Areva et d’EDF. S’agissant d’Areva, je tiens à rappeler plusieurs points importants. Il n’y aura ni fermetures de sites ni licenciements. Nous cherchons par ailleurs à préserver les compétences, car les départs engagés font courir un grand risque, celui de les perdre. Sur ce point, nous avons engagé un plan qui se déroule dans de bonnes conditions, même si nous devons rester très vigilants.
Vous m’interrogez par ailleurs sur la situation d’EDF. Comme je l’ai dit tout à l’heure, des alertes ont été lancées afin de s’assurer que sa situation financière soit suffisamment consolidée pour éviter tout risque à l’avenir. Il en est résulté un travail approfondi mené avec EDF afin que l’entreprise se penche sur les préoccupations mentionnées et mène une revue des risques qui a défini trois priorités : rechercher des économies internes à EDF, vendre certains actifs et recapitaliser l’entreprise conformément à l’engagement de l’État. Grâce à ce travail, nous avons assuré l’existence d’une filière enfin structurée. Aux yeux de toutes celles et tous ceux qui suivent ces questions depuis fort longtemps, il était grand temps que l’État assume sa responsabilité et réorganise l’ensemble de la filière formée par Areva et EDF.