Intervention de Audrey Linkenheld

Séance en hémicycle du 10 janvier 2017 à 21h30
Questions sur l 'avenir du nucléaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAudrey Linkenheld :

Monsieur le secrétaire d’État, avec la loi de transition énergétique, nous avons pris clairement l’engagement de contenir nos consommations, tout en faisant évoluer notre mix énergétique. Il s’agit ainsi de diminuer la part du nucléaire et de promouvoir les sources renouvelables, moins polluantes et moins dangereuses.

Si la production nucléaire doit être réduite, elle doit aussi être sécurisée. C’est la double raison des fermetures de centrales envisagées de manière définitive, mais aussi des fermetures temporaires de réacteurs qui viennent d’être décidées.

Cela a été dit, la mise en chantier et la finalisation de plusieurs projets d’EPR connaissent partout des retards. S’agissant de l’EPR de Flamanville, dont la construction a pris six ans de retard, un magazine économique en est venu à titrer au mois de juin sur « l’accident industriel » ! Ces retards semblent être dus notamment à une perte d’expérience des équipes chargées de la construction de ces nouvelles installations nucléaires.

Si ces retards sont évidemment problématiques, notamment sur le plan financier, plus graves encore sont les conséquences de la perte d’expérience des équipes sur le plan de la sécurité. Interrogé sur les anomalies relevées récemment sur plusieurs cuves, dont celle de Flamanville, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire, auditionné par notre commission des affaires économiques en juin, a clairement pointé la perte d’expérience des équipes, ajoutant : « Il me paraît évident que si les équipes chargées du nucléaire en France, chez Areva ou EDF, ne font pas, pendant cinq ou six ans, d’autre construction que l’EPR de Flamanville, il y aura de nouveau une perte d’expérience, et il faut s’attendre à retrouver les mêmes problèmes ».

La question n’est pas de savoir, monsieur le secrétaire d’État, si le Gouvernement prévoit la construction d’autres équipements nucléaires en France, mais comment il peut, au-delà des missions de contrôle qui sont notamment celles de l’ASN, au-delà de la restructuration de la filière dont vous avez parlé, intervenir pour contrer cette perte d’expérience. Il s’agit sans doute de mieux détecter les faiblesses qui peuvent être liées au pilotage de projets complexes ou, plus concrètement, à la perte de certains savoir-faire opérationnels.

Sur ce point précis du renforcement des compétences, pouvez-vous indiquer à la représentation nationale si des réflexions ou des actions sont menées, par le Gouvernement et les entreprises chargées, de près ou de plus loin, à titre principal ou comme sous-traitants, des installations nucléaires en cours de réalisation ?

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