Intervention de Christophe Sirugue

Séance en hémicycle du 10 janvier 2017 à 21h30
Questions sur l 'avenir du nucléaire

Christophe Sirugue, secrétaire d’état chargé de l’industrie :

Madame la députée, vous posez une question éminemment essentielle, celle de la sûreté de la filière nucléaire. Je le dis haut et fort : non seulement nous n’avons rien à craindre d’une autorité de sûreté nucléaire, mais celle-ci doit être dotée des moyens nécessaires pour travailler. Je me réjouis que, dans le cadre de la loi de transition énergétique, nous ayons pu lui donner, ainsi qu’à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, des moyens supplémentaires. C’est un enjeu fondamental.

Nous avons aussi besoin de comprendre pourquoi nous avons rencontré des difficultés – l’élu de Saône-et-Loire, où se situe Le Creusot, que je suis en est persuadé –, même si, les pièces mises en cause, je me permets de le dire, ont été fabriquées il y a plusieurs années, sur la base d’éléments qui ne font plus référence aujourd’hui. Par ailleurs, les premières informations que nous avons sont plutôt rassurantes, ce qui a permis le redémarrage de certaines tranches de nos centrales. Nous avons remarqué que les pièces des réacteurs mis en cause étaient des pièces fabriquées au Japon. Selon les éléments dont nous disposons, l’analyse de ces pièces a abouti, là encore, à des conclusions plutôt positives, ce qui a permis aux réacteurs de redémarrer.

Le troisième volet, que vous avez mentionné, est fondamental : c’est celui des personnels et de leur savoir-faire. Le risque est de perdre une partie de ce savoir-faire quand il n’y est pas fait appel durant un certain temps ou lorsque les personnels les plus âgés quittent l’entreprise, élément qui a d’ailleurs été pris en compte lors de l’ajustement des effectifs d’Areva. Nous menons avec EDF et Areva une réflexion sur la gestion des compétences. Cette question est essentielle si l’on veut conserver une longueur d’avance sur nos concurrents – dont vous savez comme moi qu’ils émergent de manière assez forte – et garder la spécificité du nucléaire français, qui tient à la sécurité des pièces produites et à la sécurité de l’ensemble de la filière.

Cela pose la question de la filière et de la relation avec les sous-traitants. Il ne faudrait pas qu’en travaillant exclusivement sur EDF et Areva, on en vienne, par un effet de vases communicants, à affaiblir le réseau des PME sous-traitantes. J’ai eu à connaître de cette question il y a une quinzaine d’années sur mon territoire. Je souligne que c’est aujourd’hui un élément intégré par la filière, de telle sorte que notre réflexion couvre l’ensemble des entreprises.

La filière doit comprendre les difficultés auxquelles elle est confrontée, utiliser les moyens de contrôle de façon positive et non les vivre comme une agression, et faire le choix d’une formation permanente, afin que le savoir-faire et la qualité du nucléaire français soient préservés.

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