Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du 10 janvier 2017 à 21h30
Questions sur l 'avenir du nucléaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Monsieur le secrétaire d’État, en effet, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a fixé pour objectif de réduire de 75 % à 50 % la part du nucléaire dans la production électrique en dix ans. La programmation pluriannuelle de l’énergie, que vous avez citée, était censée donner plus de visibilité à votre action mais reconnaissez qu’elle reste floue. Des objectifs sont fixés pour le développement des énergies renouvelables et l’on nous explique que c’est en fonction de la place que celles-ci auront prise en 2018 que l’on décidera de l’avenir du parc nucléaire.

Au final, au bout de cinq ans de mandat, que constatons-nous ? La très symbolique centrale de Fessenheim n’est toujours pas fermée, même si vous prendrez sans doute un décret dans quelques mois, pour des motifs purement électoraux. Les provisions destinées au démantèlement des centrales soulèvent des questions, notamment par rapport aux autres pays – un audit extérieur a d’ailleurs fait réagir EDF. Surtout, nous n’avons aucune visibilité sur l’avenir du parc nucléaire, c’est le principal problème.

S’agissant tout d’abord de ce que l’on appelle le démantèlement « jusqu’à l’herbe », il faudrait déterminer avec précision les sites qui seront ainsi totalement démantelés pour d’une part évaluer les provisions nécessaires, d’autre part anticiper les conséquences sociales puisqu’aucune centrale ne sera reconstruite à cet endroit.

Par ailleurs, le programme dit du grand carénage, destiné à allonger la durée de vie de centrales, permet certes d’abaisser la pression sur le démantèlement mais le temps joue contre la préservation des compétences : plus on attend, moins de personnes connaîtront la centrale, sans parler des anomalies détectées sur des pièces fabriquées au Creusot ou au Japon, et qui amènent l’Autorité de sûreté nucléaire à dire qu’il n’est plus possible d’attendre.

Quant à la construction de nouveaux réacteurs, elle est indispensable si nous voulons préserver notre filière d’exportation. Il faut construire un EPR de nouvelle génération, et ce dès 2019, pour pouvoir en profiter en 2030 avec un modèle économique stable.

Ma question est fort simple : quand publierez-vous la liste exacte des sites à démanteler, des sites à prolonger, des sites sur lesquels construire de nouveaux réacteurs, de sorte que l’on puisse anticiper l’avenir de la filière nucléaire et que les entreprises sous-traitantes puissent s’organiser ?

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