Intervention de Jean-Marie Sermier

Séance en hémicycle du 10 janvier 2017 à 21h30
Questions sur l 'avenir du nucléaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Sermier :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, en cette fin de quinquennat, nous entrons forcément dans la période du bilan ! Dans le domaine de l’énergie, le point d’orgue des cinq dernières années de la présidence de François Hollande aura peut-être été la loi relative à la transition énergétique.

Ce texte a affaibli la solidité et la cohérence de notre politique énergétique. Tout d’abord, il a cassé le consensus national qui existait depuis le général de Gaulle sur le nucléaire civil. C’est une faute grave. Alors que les Français devraient être fiers de leur filière nucléaire et informés sur ses technologies, des membres du Gouvernement ont sciemment, par idéologie, attisé les peurs.

Par ailleurs, la loi de transition énergétique a opposé de façon manichéenne les énergies renouvelables au nucléaire. Or, le nucléaire n’émet quasiment pas de gaz à effet de serre. Mieux, il permet de financer la recherche et l’innovation dans le domaine des énergies alternatives dont il faudra d’ailleurs un jour dresser le bilan.

Enfin, cette loi a posé l’objectif irréaliste de réduire à 50 % la part du nucléaire dans le mix énergétique français. Tous ceux qui sont ici de bonne foi savent qu’il n’est pas tenable. La majorité issue des urnes au printemps prochain, quelle qu’elle soit, devra revenir dessus.

Dans un contexte de montée du cours du pétrole et d’incertitudes géopolitiques multiples, le nucléaire participe à l’indépendance énergétique de la France. Il permet également aux Français de bénéficier d’une électricité à un prix relativement bas – un ménage français paie son électricité 70 % moins cher qu’un ménage allemand. Enfin, il est la troisième filière industrielle française, derrière l’aéronautique et l’automobile. Il représente 2 500 entreprises et 220 000 emplois. Il doit être l’une de nos fiertés nationales.

L’État doit profiter de sa participation au capital d’EDF et d’Areva pour soutenir deux orientations stratégiques. La première est celle de l’innovation. La France est un grand acteur de la recherche sur les technologies du futur. Le nucléaire est encore une énergie jeune qui connaîtra immanquablement des sauts technologiques. Nous devons être en pointe sur le sujet.

La seconde orientation est celle des exportations. Alors que la Chine, par exemple, prévoit de construire cinq à huit réacteurs par an jusqu’en 2030, il est nécessaire de valoriser nos compétences françaises à l’export.

Quelles mesures le Gouvernement compte-t-il prendre afin de relever ces deux défis pour la filière nucléaire française : la recherche-développement et l’exportation ?

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