Intervention de Sophie Rohfritsch

Séance en hémicycle du 10 janvier 2017 à 21h30
Questions sur l 'avenir du nucléaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Rohfritsch :

Monsieur le secrétaire d’État, nous savons que la demande en énergie primaire augmentera de 23 % d’ici à 2030, tandis que la demande en électricité dans la consommation d’énergie finale devrait passer de 18 % à l’heure actuelle à 24 % en 2040 Dans le même temps, la production d’électricité décarbonée devra satisfaire 70 % des besoins en 2040, contre 32 % aujourd’hui. Dans ces conditions, comme on l’a déjà dit et redit ce soir, l’énergie nucléaire fait bien évidemment partie des solutions pour que nos entreprises bénéficient d’une électricité décarbonée à des prix compétitifs.

À plusieurs conditions cependant : garantir le plus haut niveau de sûreté ; s’assurer de la surface financière nécessaire aux entreprises pour sécuriser le parc existant ; investir dans la recherche-développement pour les réacteurs de quatrième génération et les réacteurs de moyenne et petite puissance. Il faut d’urgence aider l’industrie nucléaire à redevenir compétitive, adapter les outils de formation pour renouveler les effectifs, encourager la création de start-up, aller vers la transition numérique de la filière, relancer une véritable coalition européenne autour de cette question, et enfin s’assurer de la stabilité des recettes des entreprises de la filière.

Bref, il faut avoir une stratégie !

Or, en lieu et place, nous avons assisté durant ce quinquennat à une série d’injonctions pour le moins contradictoires : refus de l’augmentation des prix de vente de l’électricité dans un premier temps, choix, dans la loi relative à la transition énergétique, de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité, et, dans le même temps, soutien à la construction de Hinkley Point mais annonce de la fermeture de la centrale de Fessenheim, sacrifiée sur l’autel des petits arrangements électoraux ; gestion chaotique s’il en est du dossier Areva, désormais inclus dans la corbeille d’EDF alors que celle-ci, on le sait, se trouve devant un mur d’investissement quasi infranchissable. Ces décisions d’une extrême gravité témoignent d’un réel manque de sérieux. Et ce n’est que maintenant, en fin de législature et après le vote de la loi relative à la transition énergétique, que l’on organise devant la représentation nationale un débat sur le nucléaire !

Ma question est simple : à défaut de stratégie, accepterez-vous du moins, comme je crois, à vous entendre, que cela peut être le cas, de remettre à plat les questions liées à l’avenir du nucléaire dans notre pays et d’engager sans plus attendre tous les efforts nécessaires à la pérennisation et au développement de son tissu industriel ?

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